Premier sommet à Brasilia entre les pays arabes et sud-américains

BRÉSIL L'objectif est de favoriser les échanges commerciaux et les investissements

[AFP, 11 mai 2005]

Pour sa première sortie internationale, le nouveau président irakien, Jalal Talabani, avait choisi le sommet entre les pays arabes et sud-américains à Brasilia. Cette rencontre inédite rassemble, depuis hier, une partie des dirigeants des 21 pays membres de la Ligue arabe, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et neuf des douze présidents des pays d'Amérique du Sud.
«Nous sommes devant une occasion historique de poser les jalons d'une forte coopération entre Amérique du Sud et monde arabe», a déclaré le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva.
L'un des objectifs principaux de ce sommet est de favoriser les échanges commerciaux et les investissements croisés entre les deux régions. L'union douanière Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) devait signer un accord-cadre avec le Conseil de coopération du Golfe pour lancer des négociations en vue d'un traité de libre-échange.
Les représentants des différentes délégations auront dans un premier temps des discussions sur la coopération économique bilatérale marquées notamment par les interventions du président argentin Nestor Kirchner et du président algérien et président actuel de la Ligue arabe, Abdelaziz Bouteflika. Ils débattront ensuite des moyens à mettre en place pour un rapprochement politique et culturel accru.
Les ministres des Affaires étrangères réunis lundi pour préparer le sommet ont déjà décidé l'établissement d'un mécanisme de suivi du sommet, avec une réunion de hauts fonctionnaires au Caire dans six mois, une autre des ministres des Affaires étrangères en 2007 à Buenos Aires et un nouveau sommet en 2008, probablement à Marrakech (Maroc).
L'Arabie saoudite a invité tous les participants au sommet de Brasilia à une réunion internationale des pays producteurs et consommateurs de pétrole, à Riyad à la fin de l'année.
Abdelaziz Bouteflika, actuel président de la Ligue arabe et à ce titre coprésident du sommet, a estimé que, dans un monde traversé par des grands boulever sements, «il faut faire attention aux graves crises qui affectent le monde... Nous devons trouver une solution pour qu'Israël se soumette aux lois internationales et accepte la paix négociée. C'est le droit souverain des Palestiniens d'avoir Jérusalem comme capitale et qu'Israël se retire des territoires occupées.»
Le président brésilien Lula a reçu le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant 40 minutes. Abbas a fait part de son inquiétude quant au report à la mi-août du commencement du désengagement israélien de la bande de Gaza. Lula a fait l'éloge de la patience des Palestiniens dans le processus de paix avec l'Etat hébreu.