Par AFP
vendredi 13 mai 2005 (Liberation.fr - 12:23)
'Ouzbékistan, allié des Etats-Unis en Asie centrale, dirigé d'une main de fer par le président Islam Karimov, est critiqué par les organisations internationales pour son bilan en matière de droits de l'Homme et pour la multiplication des arrestations de religieux dissidents.
Ce pays de presque 27 millions d'habitants, allié stratégique des Etats Unis qui y ont installé une base militaire depuis les attaques du 11 septembre 2001, a subi une vague d'attentats qui ont fait 47 morts en mars 2004, suivie de trois attaques simultanées de kamikazes en juillet contre les ambassades israélienne, américaine et le Parquet général dans la capitale Tachkent qui ont causé trois morts.
Ces attaques attribuées par les autorités au groupe islamiste radical Hizbi Tahrir ont accentué la répression contre les milieux religieux ouzbeks, y compris contre les plus modérés. Une commission du Congrès américain a estimé début mai que l'Ouzbékistan ne respectait pas la liberté religieuse.
Le régime ouzbek est en outre régulièrement accusé de pratiquer la torture contre ses opposants, et de réduire à néant la liberté d'expression, avec des médias sous contrôle. Selon Amnesty International, au moins 6.000 prisonniers politiques, dont des dizaines de femmes, sont détenus dans des conditions cruelles et dégradantes.
Islam Karimov est parvenu à la tête de l'Ouzbékistan en 1990 en tant que président du soviet suprême de la république qui faisait encore partie de l'URSS et a su se maintenir au pouvoir après l'indépendance de 1991, lors de scrutins et référendums controversés. Il a été réélu en 2000 pour un mandat de 7 ans avec plus de 92% des voix. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a sévèrement critiqué les élections législatives de décembre 2004, les partis d'opposition n'ayant pas pu participer au scrutin.
L'Ouzbékistan est devenu un allié important des Etats-Unis en autorisant les forces américaines à utiliser une base aérienne proche de la frontière afghane lors de l'opération destinée à renverser le régime taliban à Kaboul en 2001. Mais les relations entre Tachkent et Washington se sont depuis quelque peu refroidies, et les Etats-Unis ont réduit leur aide financière pour protester contre les violations des droits de l'Homme et les scrutins douteux.
Islam Karimov reste politiquement proche des positions de la Russie, en critiquant notamment le rôle joué par l'Occident dans le développement de mouvements démocratiques dans des pays de l'ex-URSS comme l'Ukraine, la Géorgie ou le Kirghizistan voisin.
13.5.05
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