25.5.05

Le terroriste al-Zarqaoui serait blessé

IRAK Un message attribué à al-Qaida a donné hier sur Internet des nouvelles du chef de la nébuleuse dans le pays et exhorté les musulmans à prier

[AFP 25 mai 2005]

L'ennemi numéro un des Américains en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, aurait été blessé. La rumeur circulait en Irak depuis plusieurs jours. Hier, dans un communiqué diffusé sur Internet, al-Qaida a confirmé que le chef de sa section irakienne aurait été touché. «Nation islamique et frères dans l'unicité, nous implorons Dieu pour que notre cheikh Abou Moussab al-Zarqaoui soit guéri des blessures qu'il a subies», lit-on dans ce texte, qui n'avait pas pu être authentifié. Mais le message, signé du département de l'information de l'organisation terroriste en Irak, ne donne de détails ni sur la gravité ni sur la nature des blessures dont souffrirait al-Zarqaoui. A Bagdad, le porte-parole des forces américaines a assuré ne pas avoir «d'informa - tions permettant de savoir s'il est blessé et dans quel état il se trouve». «La traque se pour suit», a-t-il ajouté, notant que des allégations de cette nature avaient déjà eu cours précédemment. «Il y a beaucoup de choses dans le passé qui ne se sont pas matérialisées», a renchéri, prudent, un responsable américain à Washington.
Le 15 mai, en effet, l'hebdomadaire britannique Sunday Times avait ainsi rapporté que le terroriste jordanien avait été blessé et soigné brièvement dans un hôpital en Irak avant de disparaître avec ses hommes. Le médecin qui affirme l'avoir traité a expliqué à un journaliste irakien à Ramadi qu'al-Zarqaoui avait saigné abondamment. Dix jours plus tôt, le Washington Post, citant des militaires américains, avait également indiqué qu'il pourrait être blessé ou malade. Mais l'armée américaine n'avait jamais confirmé ces informations. «Cela pourrait être un nouveau stratagème de leur part, on ne sait jamais», expliquait, hier, un officier américain.

Le communiqué d'al-Qaida représente néanmoins une bonne nouvelle pour Washington, confronté à une recrudescence des violences à travers tout l'Irak. En moins de vingt-quatre heures, l'armée américaine a en effet déploré la mort de huit GI dans plusieurs attaques. Une série d'attentats a par ailleurs coûté la vie à 70 civils en deux jours. Bagdad et sa périphérie ont été frappés par 126 attentats à la voiture piégée, conduites pour la plupart par des kamikazes, depuis mars, contre 25 pour toute l'année 2004, affirmait récemment un responsable américain. Hier, le gouvernement irakien a dénoncé avec force ces attaques. «Toutes ces opérations portent l'empreinte d'une violence aveugle contre les civils», a déclaré son porte-parole, Leith Koubba.
Toutefois, l'Institut international d'études stratégiques (IISS, Londres) estime hier qu'une action américaine «d'une efficacité croissante» a permis à la situation de s'améliorer en Irak. Le «désespoir» que suscitait au printemps 2004 l'explosion de l'insurrection irakienne a cédé la place à un «espoir prudent» pour la paix, ajoute l'IISS dans son rapport annuel publié à Londres. Quelque 440 rebelles présumés ont été arrêtés depuis dimanche à l'ouest de Bagdad, dans la plus vaste opération militaire irako-américaine jamais menée.

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