22.11.05

That's life....

Il n'est pas coutume à Renseignement & géopolitique d'apporter un avis personnel, mais de tenter une analyse sur l'évoltion du monde. Aussi a-t-on soigneusement évité de prendre position, même si nous avions un avis différent (comment en attendre autrement, vu le ton de cette publication), sur les derniers événements qu'a connu la France.
Pourtant, comment rester silencieux lorsque l'aveuglement d'un pays, puissance moyenne régionale aux ambitions internationales, le conduit à nier l'évidence du problème sociétal qui le mine ? Il y a quelques jours, moins d'une semaine, les événements des banlieues faisaient encore la Une des médias nationaux et internationaux. Les interrogations quant au mal d'une jeunesse desoeuvrée autant que sans projet d'avenir (qu'a fait l'IHEDN des rapports relatifs au contrat social sur lesquels les auditeurs ont planchés il y a deux ans ?) ont rapidement été étouffés par une télévision devenue grande maîtresse de ces "Intervilles" d'un nouveau genre. N'a-t-elle pas offert aux politiques de tous bords le terrible argument du défaut d'intégration de cette jeunesse qui, contre tout ce que l'on peut en dire, est française, depuis deux générations au moins, dans sa majeure partie ? N'a-t-elle pas, par ses comptes de voitures brulées, quelque peu attisé le phénomène ?
Mais un événement chasse invariablement l'autre. Ce week-end, l'événement était le congrès du Parti socialiste. Belle image de la France qui se regarde le nombril, acte 1.De quoi a-t-on parlé dans ce Landerneau de la vie politique nationale, vue de l'opposition. De la France de demain ? Que nenit ! Alors des événements des derniers jours dans les banlieues ? Trop plébéiens assurément ! Les débats ont porté - c'était aussi pour cela que le congrès était réuni - sur l'opportunité de reconduire le mari de Ségolène Royal au secrétariat général du parti, sur la présidentielle et sur le projet Montebourg de VIe république, dont personne ne dit qu'il l'emprunte au Front national... La France est certes en bien piteux état, mais elle ne le doit pas vraiment à ses institutions. Ce qui lui manque, c'est d'abord de politique, de ligne claire vers l'avenir. En un mot, de contrat social.
Autre instantané complètement irréel, la grève de la SNCF de ce jour. Il n'est pas dans notre propos de contester ce droit constitutionnel, seulement de s'interroger sur son a-propos, avec en arrière-plan la crise des banlieues, qui déborde largement le cadre des banlieues, même s'il se trouve des Français qui ne brulent pas de voiture, mais qui n'en pense pas moins... Belle image de la France qui se regarde le nombril, acte 2. Le train-train revendicatif reprend là où il s'était arrêté la dernière fois, il n'y a pas si longtemps d'ailleurs. La mobilisation des politiques accompagne ce mouvement syndical qui, paradoxalement, ne représente que lui-même, mais dipose de la capacité de bloquer tout un pays largement désyndicalisé.
C'est cela la France, patrie des Droits de l'homme. Et du coq, animal belliqueux, vaniteux et qui ne chante que "les pieds dans la m..."

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