21.2.06

Abbas demande au chef de file du Hamas de former le gouvernement

LEMONDE.FR | 21.02.06 | 08h36 • Mis à jour le 21.02.06 | 09h22

Ismaïl Haniyeh devrait être officiellement appelé à former un nouveau gouvernement palestinien, mardi 21 février. "M. Abbas [lui] remettra la lettre de nomination officielle, mardi en fin d'après-midi, lors d'une rencontre", a indiqué, lundi 20 février, le chef du groupe parlementaire du Hamas, Mahmoud Al-Zahar. "Il clarifiera dans cette lettre plusieurs points qui devront faire l'objet d'une discussion et d'un accord", a ajouté Nabil Abou Rdainah, un proche conseiller du président de l'Autorité palestinienne. M. Abbas devrait notamment insister sur sa vision du processus de paix, qu'il a déjà exposée en présence des dirigeants du mouvement islamiste samedi, devant le Conseil législatif palestinien. M. Abbas avait appelé le futur gouvernement à reconnaître les accords conclusavec Israël par ses prédécesseurs et à s'engager à rechercher l'établissement d'un Etat palestinien par la voie de la négociation.
Une fois officiellement nommé, M. Haniyeh disposera de trois semaines, soit jusqu'à la mi-mars, pour former le gouvernement et le faire approuver par leParlement, le Conseil législatif palestinien (CLP). S'il échoue, deux semaines supplémentaires pourraient lui être accordées. Mais M. Al-Zahar , qui a annoncé le début des discussions avec les blocs au Parlement en vue de la formation du gouvernement, s'est voulu optimiste. "Je pense que nous serons capables de former le gouvernement pendant la première période allouée, c'est-à-dire durant les trois premières semaines", a-t-il déclaré.

DISCUSSIONS POUR FORMER LE GOUVERNEMENT

Considéré comme pragmatique, M. Haniyeh, 43 ans, sera le premier chef du gouvernement palestinien issu du Hamas. M. Haniyeh a confirmé que son groupe "poursuivrait les discussions avec les frères du Fatah et d'autres personnalités, courants et forces politiques à l'intérieur et à l'extérieur [des territoires palestiniens] en vue de présenter un cabinet qui obtiendra la confiance du Parlement et le respect du peuple". Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a donné son "accord de principe" pour participer au gouvernement. Le mouvement radical du Djihad islamique a quant à lui déjà refusé, tout en affirmant qu'il soutiendrait le Hamas "dans le domaine de la résistance visant à protéger les intérêts de notre peuple".
MM. Al-Zahar et Haniyeh ont de nouveau critiqué les sanctions économiques "punitives" imposées par Israël. Mais ils ont minimisé leurs effets, en affirmant que les restrictions et les bouclages répétitifs étaient imposés depuis des années aux habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Néanmoins, M. Abbas a parlé de "grave crise financière" depuis un mois après une réduction des transferts de fonds consécutive à la victoire électorale du Hamas.
Les Etats-Unis, tout comme l'Union européenne et les autres pays donateurs des Palestiniens, ont lié le maintien de leur aide à la reconnaissance d'Israël par le Hamas, à son renoncement à la lutte armée et à son acceptation des accords israélo-palestiniens passés, ce que le mouvement refuse de faire. Israël a pris d'emblée une série de sanctions contre l'Autorité palestinienne, gelant le transfert mensuel d'environ 50 millions de dollars de fonds correspondant au remboursement des droits de douane et de TVA qu'il prélève sur les produits destinés aux territoires palestiniens. Une décision critiquée par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Alvaro de Soto, qui estime que le gel de ces fonds est "problématique" surtout que "cet argent appartient aux Palestiniens".

Avec AFP et Reuters

Aucun commentaire: