2.2.08

Paris remodèle ses bases à l'étranger

Les dernières évolutions en préfigurent sans doute d'autres, qui résulteront des travaux de la commission du livre blanc sur la défense

Cela bouge du côté des bases françaises en Afrique. Le dispositif en Côte d'Ivoire va ainsi changer de statut, pour passer d'implantation permanente à celui d'Opex (opération extérieure). Le 43e BIMa (Bataillon d'infanterie de Marine), créé en 1978 et stationné à Port-Bouët, au sud-est d'Abidjan, va donc céder la place à des unités tournant pour quatre ou six mois. À l'évidence, même si la posture militaire ne change pas à court terme, il sera plus facile à l'avenir de « plier le dispositif » si cela était décidé. Cette petite évolution en préfigure sans doute d'autres, qui résulteront des travaux de la commission du livre blanc sur la défense.

Du côté d'Abu Dhabi, le dossier progresse. La future base de l'armée française aux Émirats arabes unis sera à forte composante Marine. L'armée de terre, elle, déploiera en permanence 70 hommes, dont 30 affectés sur la base et les autres étant « tournants ». Ces soldats vont venir dans un premier temps de Djibouti. La base hébergera d'ailleurs une excroissance de « l'école du désert » dont les soldats français disposent dans la Corne de l'Afrique. Avec surtout, un centre d'entraînement à la guerre en « milieu urbain moyen-oriental ». On ne sait pas encore à quoi ressemblera la ville fantôme créée pour entraîner les troupes, quelque chose entre Gaza et Dubaï…

La base française aux Émirats, qui pourra accueillir des avions de chasse, devrait aussi offrir un site de choix pour l'implantation de « grandes oreilles » des services de renseignement, à moins de 250 kilomètres à vol d'oiseau des côtes iraniennes.

Le rythme des exercices menés avec les armées du Golfe s'intensifiera. Pour la première fois cette année, l'exercice « Gulf Shield » mené avec l'armée émirienne fin février associera aussi celle du Qatar.

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