Jeudi 24 mars 2005, mis à jour à 13:07
LEXPRESS.fr avec AFP
Jean Paul II, contraint par la maladie de rester dans ses appartements au Vatican, a suivi à la télévision la messe chrismale, deuxième temps fort des célébrations pascales, qui a rassemblé en la basilique Saint-Pierre tous les cardinaux, prêtres et évêques présents à Rome.
Le pape, 84 ans, est trop affaibli pour sortir de son appartement médicalisé, et devrait aussi rester éloigné jeudi soir de la messe commémorant la cène, le dernier repas du Christ, acte fondateur de l'Eglise selon le dogme chrétien.
Jean Paul II a cependant souligné son "union spirituelle" avec les cardinaux, évêques et prêtres du monde entier, dans un message lu au début de la messe chrismale par le cardinal italien Giovanni Battista Re.
"Je m'unis par la pensée a vous, qui êtes rassemblés pour la célébration", a écrit le pape. "De mon appartement, à travers la télévision, je suis spirituellement parmi vous, très chers. Je rends grâce avec vous du don et du mystère de notre sacerdoce. Avec vous et toute la famille des croyants, je prie pour que des prêtres nombreux et saints ne manquent jamais à l'Eglise".
Jean Paul II avait chargé le cardinal Re, préfet de la congrégation pour les évêques, de présider la messe chrismale, manifestation de l'unité de l'Eglise catholique.
Chaque année durant cette messe, les huiles saintes qui serviront aux sacrements (baptêmes, ordinations, etc) sont bénies, et tous les membres du clergé sont invités à renouveler leurs voeux.
L'absence du pape, le premier des évêques, à cette "fête" du clergé, a été douloureusement ressentie par l'assistance. "Dans son absence, le pape Jean Paul II est plus que jamais présent à cette messe chrismale et nous voulons le remercier pour le témoignage qu'il continuer à donner, particulièrement par son exemple d'abandon serein à Dieu qui l'associe au mystère de la Croix", a souligné le cardinal Re dans son homélie.
Jeudi soir, c'est le cardinal colombien Alfonso Lopez Trujillo qui devait présider la messe de la Cène, concélébrée par tous les cardinaux, évêques et prêtres présents. Cette messe comporte le rite du lavement des pieds, un geste d'humilité accompli par le célébrant envers douze prêtres en mémoire des douze disciples du Christ.
Jean Paul II, peu à peu paralysée par l'arthrose et la maladie de Parkinson, a dû renoncer il y a trois ans à ce rite auquel il est particulièrement attaché.
Mais l'an dernier, il avait pu présider la messe et prononcer l'homélie. C'est la première fois en 26 ans de pontificat que Jean Paul II, qui se remet difficilement de la trachéotomie subie le 24 février pour l'aider à respirer, est tenu éloigné de toutes les célébrations de la semaine de Pâques.
Dimanche, la messe des Rameaux place Saint-Pierre avait été célébrée par le cardinal Camillo Ruini, président de la conférence épiscopale italienne, et le souverain pontife n'était apparu qu'un bref instant pour bénir les 50.000 fidèles massés sur la place.
Cette apparition d'un pape faible, amaigri et hors d'état de pouvoir prononcer la prière de l'Angelus avait relancé les spéculations sur son état.
Pour rassurer les catholiques et maintenir le contact avec eux, Jean Paul II s'est montré une minute mercredi à la fenêtre de son bureau. Il n'a cependant pas prononcé un seul mot.
Des sources médicales ont indiqué que Jean Paul II supporte mal les interventions sur la canule qu'il faut régulièrement changer pour éviter les infections, s'alimente difficilement, et que le fer qu'on doit lui administrer pour combattre l'anémie provoque nausées et maux de tête.
Mais dans son entourage, on assure qu'il ne va pas si mal, qu'il travaille tous les jours, écrit à la main, échange quelques mots avec ses proches et poursuit la rééducation de sa voix avec un orthophoniste.
24.3.05
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