Waffo Mongo
Cameroon Tribune (Yaoundé), 30 avril 2005
Alpha Oumar Konaré, le président de la Commission de l'Union africaine et Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies ont des raisons d'être optimistes.
La rencontre des bailleurs de fonds qu'il ont conjointement organisée à Addis-Abeba le 26 mai dernier au sujet de la crise du Darfour a donné des résultats encourageants. Sur les 460 millions de dollars du budget annuel réclamés par l'Union africaine pour financer ses opérations de paix au Darfour, 201 millions de dollars ont été promis en contribution financière et en aide en nature par les principaux donateurs au rang desquels l'Union européenne, les Etats-Unis et le Canada. Cette aide vient à point nommé au moment où l'Union africaine manque cruellement de moyens pour faire face à ses missions de paix sur le continent.
En tête des pays qui ont annoncé le montant de leur aide figure le Canada qui va débourser 134 millions de dollars sous forme d'aide logistique (hélicoptères, avions de transport, véhicules blindés de transport de troupes, etc. ) En deuxième position, arrivent les Etats-Unis qui se sont engagés à apporter 50 millions de dollars pour la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS). L'Union européenne (UE) et l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ), celle-ci intervient pour la première fois dans une opération de maintien de paix en Afrique, n'ont pas chiffré leur assistance.
Tous les intervenants de la rencontre ont souligné la nécessité pour l'Union africaine de conserver jusqu'au bout les commandes de la MUAS. Il s'agit là d'un enjeu capital et sans doute déterminant pour l'avenir, car la MUAS est la première opération de paix menée strictement par l'UA. L'importance de la MUAS est autant plus cruciale qu'il est aujourd'hui évident qu'il n' existe aucune solution militaire au conflit. Celui-ci ne pourra être réglé que si le processus de médiation est mené à bien. Et c'est Salim Ahmed Salim, ancien secrétaire général de la défunte OUA qui mènera ce processus pour l'Union africaine. Un processus dont les pourparlers reprendront le 10 juin prochain à Abuja, la capitale nigériane. Des négociations interrompues depuis six mois et qui s'annoncent décisives pour l'avènement de la paix au Darfour, région de l'Ouest du Soudan déchirée depuis février 2003 par une guerre civile féroce qui a fait entre 180.000 et 300.000 morts selon les estimations les plus fiables et environ 2,4 millions de déplacés et 200.000 réfugiés.
30.5.05
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