AFP 30.05.05 | 10h20
Le "non" retentissant des électeurs français à la Constitution européenne a infligé des dégâts à l'Europe et assené un coup sérieux au président français Jacques Chirac, jugeait lundi la presse américaine.Les insatisfaits qui ont rejeté le texte "ont fait un pied de nez à l'élite au pouvoir dans le pays", soulignait un article du Washington Post. Un éditorialiste du journal a jugé qu'il s'agissait "d'une protestation bruyante contre la force de nivellement perturbatrice de la mondialisation". "Il est difficile de voir quelque chose de bien positif ressortir du non français. L'Europe va continuer à fonctionner comme avant, mais les responsables politiques européens seront tentés d'y aller encore plus doucement sur la réalité d'une compétition mondiale plutôt que d'aider les gens à s'adapter et à changer", a conclu ce journaliste. Le référendum organisé dimanche en France sur le projet de traité constitutionnel européen s'est soldé par une victoire sans appel du non qui a réuni 54,87% des voix.En s'adressant dimanche soir aux Français dans une allocution télévisée, Jacques Chirac "avait un sourire crispé en essayant de masquer sa déception", notait lundi le New York Times."Le vote, qui fait de la France le premier pays à rejeter le traité, a profondément blessé le président français", commentait le journal dans un article. "Le vote bloque l'impulsion de l'Europe et la rend plus vulnérable à l'incertitude économique et politique", jugeait aussi le journal."Il pourrait paralyser les prises de décision dans l'Union européenne pendant des mois, compliquer le processus d'admission de nouveaux membres et compliquer la tâche d'imposer la discipline sur les dépenses et les niveaux d'inflation des Etats membres", concluait le New York Times.Le Wall Street Journal a pour sa part qualifié le résultat du scrutin de "coup mortel" à la Constitution européenne, susceptible de ralentir le changement économique en Europe."Des responsables européens ont admis, en privé, qu'il sera difficile de ressusciter ce que beaucoup perçoivent comme une charte archaïque qui ne séduira jamais le grand public", notait le journal conservateur des affaires.Le verdict des urnes en France reflète le fossé grandissant entre les pays à la recherche d'une Europe plus libre-échangiste et ceux qui soutiennent une protection sociale pour les travailleurs, a constaté le quotidien.Le résultat du vote, prévu par les sondages d'opinion, "a été néanmoins singulier", a jugé de son côté le Los Angeles Times."La France, un fondateur de l'Union européenne et son élément moteur pendant des décennies, pourrait avoir abandonné un plan ambitieux -écrit par un ancien président français- pour transformer l'alliance en une entité politique plus forte et plus susceptible de cohésion", assenait le quotidien californien, pour qui "la défaite a constitué une terrible répudiation pour Chirac".
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