17.5.05

La définition du rôle du Conseil de l'Europe débattue à Varsovie

LEMONDE.FR | 17.05.05 | 18h44  •  Mis à jour le 17.05.05 | 20h35

Les dirigeants des quarante-six Etats membres du Conseil de l'Europe ont confirmé, mardi 17 mai, à Varsovie leur attachement à la défense des droits de l'homme comme "mission essentielle" de l'organisation. Dans une déclaration finale, les chefs d'Etat et de gouvernement réunis depuis lundi pour leur troisième sommet, ont conforté le Conseil de l'Europe dans "sa mission essentielle qui est de préserver et promouvoir les droits de l'homme, la démocratie et l'Etat de droit".
Concernant la sauvegarde des droits de l'homme, le sommet a rappelé le "rôle indispensable" de la Cour européenne des droits de l'homme et décidé de la mise en place d'un groupe de sages chargé d'élaborer une stratégie d'ensemble pour assurer l'efficacité de l'organe judiciaire du Conseil. Mais le directeur général des droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Pierre-Henri Imbert, a déploré le "manque d'éléments prospectifs". "Je suis déçu. Ce sommet n'aurait pas dû se contenter de regarder ce qui existe, de soutenir ce qui est un peu fragilisé mais en profiter pour voir un peu au-delà", a-t-il ajouté devant quelques journalistes.
Mais plus que tous les autrres, le thème de la place de la doyenne des institutions dans le nouveau paysage européen issu de l'élargissement de l'Union européenne est un sujet central de ce troisième sommet, après ceux de Vienne en 1993 et de Strasbourg en 1997.

"METTRE DE L'ORDRE"

Le premier ministre du Luxembourg, président en exercice de l'UE, Jean-Claude Juncker, a été chargé d'une "mission" de clarification des rôles entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe, visant à mettre un terme aux interférences entre les deux organisations. Cette initiative de dernière minute, proposée par la présidence polonaise du comité des ministres du Conseil de l'Europe, a été accueillie favorablement par M. Juncker.
Pour ce dernier, "il faut mettre de l'ordre pour rendre plus visibles les spécificités des uns et des autres et mettre fin à la stupide rivalité entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe". "Nous avons toléré ce désordre qui faisait que jamais personne ne savait qui faisait quoi", a-t-il poursuivi, regrettant les "doubles emplois, chevauchements et rivalités de compétences entre les trois grandes institutions européennes" que sont l'UE, le Conseil de l'Europe et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le Conseil de l'Europe et l'OSCE ont également adopté une déclaration commune s'engageant à "examiner diverses formes de coopération".
Pour sa part, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a proposé de réunir un autre "sommet européen" pour résoudre "des problèmes de dimension mondiale". "Nous estimons que le Conseil de l'Europe devrait être l'initiateur et l'organisateur d'un sommet européen qui serait organisé très soigneusement, avec une pleine participation de toutes les organisations et institutions européennes", a déclaré M. Lavrov.
Le président russe, Vladimir Poutine, figurait parmi les grands absents du sommet, de même que son homologue français, Jacques Chirac, et les premiers ministres britannique, italien et espagnol.

Avec AFP

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