Un site internet islamiste a publié dimanche un communiqué attribué au groupe Tawhid wal Jihad (Unicité et guerre sainte) de l'islamiste jordanien Abu Musab al Zarqawi, disant avoir prêté allégeance au réseau Al-Qaida d'Osamah bin Laden, “ cheikh des moudjahidines” :
"Cheikh Abou Moussab al-Zarkaoui avait des contacts avec les frères au sein d'Al-Qaida depuis huit mois. Ils ont échangé les points de vue puis il y a eu une rupture due au destin. Soudain, les contacts ont été rétablis. Nos frères dans Al-Qaida ont compris la stratégie du groupe Tawhid wal Jihad dans la terre des Rafidaïn [le Tigre et l'Euphrate, en Irak] et se sont satisfaits de notre ligne. Avec le début du ramadan, le mois des victoires et à un moment où les musulmans ont plus que jamais besoin de resserrer les rangs, pour crever les yeux des ennemis de l'islam (...), nous annonçons à notre nation cette bonne nouvelle, une nouvelle qui fait la joie des musulmans, attriste à mort les infidèles et terrorise tout ennemi des musulmans".
Selon le même site islamiste, le groupe Tawhid wal Jihad aurait annoncé qu'un des responsables de ce groupe, "le commandant et moudjahid, Abou Hafs al-Libi, est tombé sur le champ de bataille aux côtés des héros de Fallouja", ville rebelle sunnite située à cinquante kilomètres à l'ouest de Bagdad.
Encore une fois, il est impossible d’établir avec certitude l'authenticité de ce texte, publié par "Abou Maissara al-Iraqi", dont les informations, en particulier sur le groupe de Zarkaoui, sont généralement fiables. Il est intéressant de noter à nouveau que la politique de communication d’al Qaîda se manifeste après qu’un obus de mortier soit tombé sur le stade de Sadr City, où les mudjahidin pouvaient rapporter leurs armes, et au moment où les troupes américaines entemment sérieusement une offensive contre les positions présumées de Zarqawi à Falujah et dans le traingle sunnite. Ces révélations, qui n’en sont pas vraiment, permettent d’apporter un jour nouveau sur la bataille de l’information en cours dans la guerre contre le terrorisme.
Presque serait-on en droit de se demander pour qui courrent les terroristes islamistes, pour bin Laden ou pour George W. Bush ! En effet, ces manipulations de l’opinion publique présente des traits flagrants avec la crise des otages en Iran, en 1980. Deux ans après la violation de l’ambassade américaine à Téhéran, les mollahs iraniens avaient libéré les otages le jour de l’investiture du républicain Ronald Reagan. Leur but avait été d’infliger une humiliation aux Etats-Unis du démocrate Jimmy Carter. Ces interférences de la politique étrangère et d ela politique nationale s’étaient retrouvées au printemps 1986, lorsque le Premier ministre français Jacques Chirac avait obtenu la libération d’otages français, déjà des journalistes, mais attendu l’entre-deux tours de la présidentielle pour l’annoncer, lors d’un meeting à Strasbourg et les accueillir à Villacoublay le lendemain matin. Hélas pour lui, le procédé médiatique fonctionna contre lui, les gandarmes otages à Ouvéa chassant cette libération.
Toujours est-il que les émules de bin Laden savent exploiter l’actualité internationale, et particulièrement l’actualité américaine. Saddam Hussein était également fort à ce petit jeu, au point d’apparaître comme le meilleur agent électoral américain à partir de 1994… mais à son corps défendant. Le président William J. Clinton en était même passé maître dans son utilisation, bombardant précautionneusement des cibles sans intérêt stratégique en héroïsant les forces armées américaines. Un film américain, Wag the dog, s’en était fais l’écho…
18.10.04
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