Rice rêve d'une «révolution» en Biélorussie

[LE FIGARO, 22 avril 2005]

A peine achevée sa visite à Moscou, où elle s'est appliquée à convaincre le président Poutine que les États-Unis ne cherchent nullement à affaiblir la Russie dans son ancien espace d'influence, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice s'en est prise... à la Biélorussie.
Après la Géorgie et l'Ukraine, «le temps du changement est venu pour la Biélorussie», a-t-elle lancé, qualifiant le régime de Loukachenko de «dernière dictature d'Europe». Cette déclaration a été faite à Vilnius, lors d'une rencontre de l'Otan, consacrée à la candidature ukrainienne. La Lituanie héberge régulièrement des sommets du «Groupe de Vilnius» qui regroupe nouveaux membres de l'Otan et pays candidats. Condi Rice a enfoncé le clou en rencontrant hier des membres de l'opposition biélorusse, qu'elle a dit «admirer» pour leur courage. Présent à Vilnius pour des discussions Russie-Otan, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a réagi, disant son pays opposé à un changement de régime «imposé de l'extérieur» à la Biélorussie. Le basculement de la Biélorussie dans le camp des «orange» serait une catastrophe géopolitique pour Moscou, et susciterait sans doute un ébranlement intérieur en Russie même. Le président Bush a fait voter «une loi pour la démocratie», qui permet le financement par Washington d'ONG chargées de démocratiser la Biélorussie.