30.6.05

La Grande-Bretagne commence le 1er juillet une présidence controversée de l'Union européenne

LE MONDE | 30.06.05 | 13h42  •  Mis à jour le 30.06.05 | 16h14

La Grande-Bretagne prend en charge vendredi 1er juillet, pour six mois, la présidence tournante de l'Union européenne. Après les non français et néerlandais à la Constitution, le refus de Tony Blair, au sommet européen de juin, d'accepter un accord sur les perspectives financières de l'Union sans revoir les structures du budget européen oblige les 25 à se reposer la question de leurs priorités.
L'offensive londonienne montre que le premier ministre, réélu pour un troisième mandat le 5 mai, n'entend pas laisser passer l'occasion pour tenter de pousser l'Union dans la voie de réformes qu'il estime avoir réussies chez lui. Son ministre des affaires étrangères, Jack Straw , a indiqué mercredi 29 juin, devant l'association de la presse étrangère à Londres, que son gouvernement entendait battre le fer à chaud sur les sujets qui ont suscité ces derniers mois le plus de polémiques : il a annoncé que celui-ci ferait des propositions de compromis sur la question budgétaire et sur la directive services, qui doit être débattue à l'automne au Parlement européen. "Il y a un certain nombre -de propositions sur la réforme du budget- qui ont été présentées, pas nécessairement par le Royaume-uni (...) Nous allons y réfléchir et les digérer avant de présenter nos propositions", a-t-il dit.
A propos de la libéralisation des services, que soutient la Grande-Bretagne, M. Straw a indiqué : "Je suis conscient des préoccupations en France" et ailleurs, "et notre responsabilité est d'essayer de trouver une issue" . Sur l'autre dossier controversé de cette présidence, l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Turquie en octobre, il a réaffirmé que la Commission était la première juge sur le respect des critères d'adhésion. "Si elle donne son approbation, alors nous disons oui".
Dans ce contexte, la tribune que le premier ministre français, Dominique de Villepin, a fait publier, mercredi, dans plusieurs journaux européens, en réponse au discours programme de Tony Blair, le 23 juin, devant le Parlement européen, est interprétée comme le signe que la France n'entend pas laisser Londres mener tout seul le débat. Ses propositions ont suscité des réactions prudentes à Berlin, où le chancelier est, il est vrai, préoccupé par d'autres priorités : au premier jour de cette présidence britannique, il demande au Bundestag d'entamer son processus de dissolution pour avoir des élections anticipées le 18 septembre.

Article paru dans l'édition du 01.07.05

Aucun commentaire: