Terrorisme : la bataille de la communication

Après Mohammed Sidique Khan, un des kamikazes qui ont tué cinquante-deux personnes le 7 juillet à Londres, brandissant la menace de nouvelles attaques dans une vidéo en forme de testament, où s'exprime également le numéro deux d'al Qaïda, Ayman Al Zawahri, publié la semaine dernière, voilà que la branche irakienne du réseau terroriste al Qaïda, dirigée par Abu Musab Al Zarkawi se félicite des dégâts causés par le cyclone Katrina. Elle y voit le « début de l'effondrement » de l'Amérique, dans un communiqué mis en ligne dimanche sur un site islamiste, habituellement utilisé par le groupe de Zarkawi, mais dont l'origine n'est pas encore authentifiée.
Ce n’est pas la première fois que le réseau al Qaïda se montre content des malheurs se déroulant aux Etats-Unis. Il y a deux ans, n’avait-il pas revendiqué sa responsabilité dans la gigantesque d’électricité qui avait paralysé le nord des Etats-Unis et le sud du Canada ? Sur un autre registre, n’avait-il pas réclamé la paternité de l’accident de la navette Columbia ? Le groupuscule virtuel d’Usama bin Laden obéit ainsi à sa stratégie de tension, tout aussi virtuelle, à destination de l’ennemi bien réel que sont les Etats-Unis, et avec eux l’Occident. Il montre en cela bien plus de modernité, dans son opération d’information ainsi mise en place depuis le 11 septembre 2001, que les Etats-Unis.
« Félicitations à la nation islamique, à notre cheikh Usama abu Abdallah (bin Laden), à notre émir le mollah Muhammad Umar, au cheikh Ayman Zawahiri, à nos frères à Faluja, al Qaïm, Haditha et Karabila (en Irak), à nos frères en Palestine, félicitations à la nation islamique pour la destruction de l'Amérique, la tête de pont de la mécréance », dit d’ailleurs le communiqué en faisant référence au cyclone. Et de réhabiliter le plus connu des borgnes, le mollah Umar, chef suprême des talibans dont le régime avait été évincé de Kaboul fin 2001. « Hier encore, l'Amérique frappait, tuait et affamait qui elle voulait. Aujourd'hui, elle mendie du pétrole et de la nourriture. L'Amérique est frappée par un raid divin. Les imprécations des opprimés ont été exaucées », ajoute le texte. Et de dresser un parallèle avec l’Irak, où les scènes de pillages et de violences urbaines sont devenues chose courante.
« Les signes de la victoire pointent à l'horizon. La colère du Tout-Puissant est tombée sur les tyrans. Leurs morts se comptent par milliers et leurs pertes matérielles par milliards (de dollars). Si les musulmans sont impuissants à défendre leur religion, Dieu est aux aguets (pour punir) les oppresseurs », poursuit le communiqué.