7.2.06

Emeutes du Liban : l'implication de la Syrie

Les forces antisyriennes au Liban ont estimé lundi que les émeutes, dimanche dans un quartier chrétien de Beyrouth au nom de la défense de l'islam, constituaient un "début de coup d'Etat de la part du régime syrien visant à transformer le Liban en un second Irak".
Les "Forces du mars", qui regroupent les partis de la majorité parlementaire et des groupes et personnalités antisyriennes, ont également demandé au gouvernement libanais de "porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'Onu contre le régime syrien pour son intervention flagrante dans les affaires intérieures libanaises et la tentative de le transformer en un second Irak".
Une plainte similaire doit être adressée à la Ligue arabe, a précisé un communiqué de ces forces, lu à la presse après une réunion de quatre heures.
Les "Forces du 14 mars" ont annoncé la mise à la disposition du gouvernement, de l'Onu et de la Ligue arabe, d'un ensemble de données sur le rôle syrien.
Il s'agit notamment de l'entrée illégale au Liban d'un "groupe de fondamentalistes jordaniens", d'un "grand nombre de membres des forces spéciales syriennes en tenue civile et d'autres non Libanais, membres du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG d'Ahmad Jibril)", groupe palestinien prosyrien basé à Damas et maintenant des bases militaires au Liban.
Le communiqué fait état de "distribution d'énormes sommes d'argent" par une "force régionale non arabe" à certaines organisations et personnalités prosyriennes, ainsi que d'une série de réunions entre le chef des services de renseignements syriens, Assef Chawkat, avec ces organisations.
Selon les "Forces du 14 mars", ces éléments prouvent "que le peuple libanais n'a rien à voir" avec les émeutes survenues dimanche.
Ces forces soulignent leur détermination à obtenir la démission du président Emile Lahoud, "qui représente la tête de pont au Liban du régime syrien".
Elles ont également fixé un ultimatum d'une semaine au ministre de la Justice, Charles Rizk, pour dévoiler le cours des enquêtes relatives aux assassinats et tentatives d'assassinats de personnalités antisyriennes perpétrées au Liban depuis octobre 2004, ainsi que sur la découverte de caches d'armes dans plusieurs régions du pays.
Passé ce délai, les "Forces du 14 mars" entendent réclamer la démission de M. Rizk, un proche du président Lahoud.
Les participants ont affiché leur détermination à "poursuivre la lutte pour le recouvrement de l'indépendance" du pays en rappelant la nécessité pour le gouvernement d'étendre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire, notamment en envoyant l'armée à la frontière avec Israël, où sont actuellement déployés les combattants du Hezbollah chiite, et en réalisant le tracé des frontières avec la Syrie, une réclamation rejetée par Damas et le Hezbollah.

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