16.3.06

Abbas sur la défensive après l'opération israélienne à Jéricho

LEMONDE.FR | 16.03.06 | 08h02 • Mis à jour le 16.03.06 | 08h43

Le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, a tenté de se défendre, mercredi 15 mars, au lendemain de l'opération militaire israélienne contre la prison de Jéricho, alors que dix étrangers enlevés par des Palestiniens en représailles à ce raid ont été libérés.
Les Palestiniens ont observé un mot d'ordre de grève générale de protestation contre le raid qui a abouti à la capture du chef du groupe palestinien FPLP, Ahmad Saadat, et de cinq codétenus après un siège de plusieurs heures de la prison de Jéricho en Cisjordanie.
Les commerces et les écoles sont restés fermés à Gaza et en Cisjordanie où des milliers de Palestiniens ont manifesté en brandissant des portraits d'Ahmad Saadat, détenu depuis 2002 dans la prison palestinienne pour l'assassinat du ministre israélien du tourisme Avraham Zeevi en 2001.
Elu député du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), M. Saadat était détenu à Jéricho aux termes d'un accord international sous la surveillance de gardes britanniques et américains. Le Hamas, qui a remporté les élections face au Fatah de M. Abbas, avait ouvertement évoqué sa libération.

DÉSASTRE POUR M. ABBAS

Le raid à Jéricho, qui a coûté la vie à deux Palestiniens, a constitué un désastre diplomatique pour M. Abbas, dont la marge de manœuvre a déjà été considérablement réduite par la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes. Il a mis en relief autant la faiblesse que l'impopularité de M. Abbas, selon des experts.
Contraint d'écourter des visites à l'étranger, le dirigeant palestinien, accusé par plusieurs groupes palestiniens d'avoir mal géré cette affaire, a dû se défendre en rejetant toute responsabilité dans le raid, lors d'une visite à la prison détruite par les bombardements et les bulldozers israéliens. Il a accusé Britanniques et Américains de ne pas l'avoir informé des raisons du retrait de leurs gardes juste avant le raid israélien, estimant que "l'opération a été coordonnée entre les observateurs internationaux et Israël".
Le premier ministre britannique, Tony Blair, a défendu la décision de retirer les observateurs britanniques, en avançant l'argument de leur sécurité.



VAGUE DE VIOLENCES

Le raid israélien a provoqué une vague de violences et d'enlèvements sans précédent dans les territoires palestiniens. Dix étrangers ont été enlevés puis relâchés. Des intérêts étrangers, surtout britanniques, ont été attaqués. Le premier ministre israélien par intérim, Ehud Olmert, a affirmé que Washington et Londres avaient apporté leur "soutien entier" à l'opération de Jéricho.
A la suite de la tension suscitée par l'opération de Jéricho, le bouclage total par l'armée israélienne des territoires palestiniens, en vigueur depuis le 11 mars, a été prolongé jusqu'à samedi soir par crainte d'attentats, selon le ministère de la défense israélien.
L'armée israélienne a lancé jeudi matin une importante opération militaire à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie en vue de capturer des activistes palestiniens, ont indiqué des responsables de sécurité palestinien.

Avec AFP

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