5.4.06

L'ex-chancelier Schröder de nouveau mis en cause en Allemagne pour ses liens avec Gazprom

LEMONDE.FR | 02.04.06 | 15h04 • Mis à jour le 02.04.06 | 15h13

La reconversion de l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder au service du géant russe Gazprom suscite à nouveau la polémique, après la révélation que son gouvernement, juste avant de quitter le pouvoir, avait fait garantir par l'Etat un prêt accordé à son futur employeur.
Dimanche 2 avril, l'ancien chancelier s'est une nouvelle fois défendu d'avoir favorisé Gazprom. "Je n'étais pas au courant. Mais ce qui est déterminant, c'est que Gazprom a déjà indiqué qu'il n'acceptait pas la proposition de financement des deux banques allemandes et qu'il ne l'accepterait pas", a assuré l'ancien responsable social-démocrate au quotidien économique Handelsblatt à paraître lundi. "Il n'y aura donc pas de garantie d'Etat pour les deux banques", a-t-il ajouté, selon le texte de l'interview diffusé dimanche.
La presse allemande a révélé vendredi 31 mars que le gouvernement de Gerhard Schröder s'était porté garant d'un crédit d'un milliard d'euros proposé par les banques Deutsche Bank et KfW à Gazprom pour la construction d'un gazoduc germano-russe en mer Baltique. Or peu après avoir cédé le pouvoir à la conservatrice Angela Merkel, Gerhard Schröder a été engagé par Gazprom pour diriger le conseil de surveillance du consortium germano-russe chargé de construire un gazoduc sous la mer Baltique, dont Gazprom détient 51%. Gazprom a toutefois par la suite refusé ce prêt des deux banques.

RELATIONS AMICALES

L'affaire fait scandale en Allemagne alors que l'annonce des nouvelles fonctions de Gerhard Schröder, qui a quitté le pouvoir en novembre 2005 après sept ans à la chancellerie, avaient déjà suscité un tollé. La Pologne voisine s'est également dite scandalisée de voir l'ex-chancelier allemand reprendre du service pour ce projet de gazoduc qui pénalise fortement Varsovie. Sans parler de l'hostilité historique des gouvernements polonais récents qui accusent fréquement Moscou de ne pas avoir abandonné ses ambitions dominatrices en Europe de l'Est.
Gerhard Schröder, qui a adopté avec sa dernière épouse une petite fille originaire de Russie, ne cache pas les relations amicales qu'il entretient avec le président Vladimir Poutine. "J'appartiens au groupe de ceux qui pensent que le président russe est le garant d'une évolution démocratique de son pays", a-t-il rappelé.

Le Monde.fr Avec AFP

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