Réactions

Si la mort du représentant d’al-Qaida en Irak est saluée partout comme une « bonne nouvelle », qui réjouit particulièrement un George W. Bush très critiqué aux Etats-Unis à propos de la guerre, la plupart des élus ne croient pas que la situation va fondamentalement changer en Irak.

La mort de Zarqaoui a fait des heureux

Le président George W. Bush n’a pas manqué cette occasion d’apporter à la nation américaine une bonne nouvelle de l’Irak. Dans un discours télévisé, Bush s’est félicité de ce « coup sévère » porté à al-Qaida, qu’il considère comme une « victoire significative dans la guerre contre le terrorisme ». « Zarqaoui a rencontré son destin, et cet homme violent ne tuera plus jamais », a lancé le président américain, qui s’est dit « fier » de l’action de ses troupes. « Nous avons encore des jours difficiles qui nous attendent en Irak, et qui demanderont de la patience de la part du peuple américain », a cependant prévenu le président. « Nous pouvons compter sur les terroristes et les insurgés pour poursuivre sans lui, et nous pouvons nous attendre à ce que la violence interconfessionnelle se poursuive ».
Bush a profité de son discours pour annoncer qu’il rencontrera mardi prochain des membres de l’administration irakienne, pour réévaluer le rôle des forces américaines dans le pays.
Plus tôt dans la matinée, Tony Blair avait exprimé les mêmes réserves. Premier responsable occidental à réagir à l’annonce de la mort d’Abou Moussab al-Zarqaoui, le premier ministre britannique s’est félicité de cette « très bonne nouvelle » qui constitue un « coup contre Al-Qaida en Irak et partout dans le monde ». Mais, a-t-il précisé, il est trop tôt pour dire si la mort d'Abou Moussab al-Zarqaoui est «un tournant» de la guerre en Irak.

« Un pas dans la bonne direction »

Toute la matinée de jeudi, les réactions se sont succédées de par le monde. Le chef jordanien d'Al-Qaida en Irak «ne sera pas regretté», a affirmé le porte-parole de l'Otan à Bruxelles. Pour le premier ministre australien, il s’agit une « formidable nouvelle ». «Non seulement sa mort supprime un terroriste cruel mais c'est également un formidable coup de tonus pour les forces antiterroristes en Irak» s’est réjoui John Howard. « J'espère que sa mort pourra contribuer à améliorer la sécurité en Irak, étant donné qu'il constituait une présence symbolique pour les terroristes étrangers en Irak», a déclaré pour le Japon son vice-ministre des Affaires étrangères, Katsutoshi Kaneda. A la mi-journée, le président afghan Hamid Karzai s'est félicité de ce «coup sévère porté au terrorisme».
Ce matin, le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a reçu un tonnerre d’applaudissements lors de la conférence de presse où il a annoncé l'«élimination» de Zarqaoui. «C'est un message à tous ceux qui choisissent la voie de la violence, pour qu'ils changent de direction, avant qu'il ne soit trop tard», a-t-il prévenu. «Zarqaoui est responsable de la mort de milliers de personnes en Irak et à l'étranger. Sa mort est un pas dans la bonne direction pour l'Irak et pour la lutte globale contre le terrorisme», a-t-il conclu.