8.6.06

Zarqaoui a été tué à Bagdad




Le chef jordanien d'Al-Qaïda en Irak, responsable d'une campagne d'attentats sanglants, d'enlèvements et de décapitations, a été tué dans le nord de Bagdad, a annoncé le premier ministre irakien Nouri al-Maliki, jeudi.

«Aujourd'hui, al-Zarqaoui est éliminé», a annoncé le premier ministre irakien, provoquant un tonnerre d'applaudissements au cours d'une conférence commune avec l'ambassadeur des Etats-Unis Zalmay Khalilzad et le général George Casey, commandant des forces américaines en Irak, jeudi.

Le chef jordanien d'Al-Qaïda en Irak a été tué mercredi soir avec sept adjoints, dans une frappe aérienne américaine. Une opération conjointe des services de renseignements et des Forces spéciales américaines avec les services de renseignements jordaniens, selon un responsable jordanien.

«Ce qui s'est passé aujourd'hui est le résultat de la coopération du peuple irakien, qui a facilité une opération combinée des forces de police et de la force multinationale», s’est félicité Nouri al-Maliki, ajoutant que «ceux qui perturbent la vie, comme Al-Zarkaoui, connaîtront une fin tragique».

Une capture à 25 millions de dollars

Le terroriste jordanien, qui aurait personnellement égorgé deux otages américains, était l'homme le plus recherché d'Irak, devenant aussi tristement célèbre qu'Oussama ben Laden auquel il avait fait serment d'allégeance en 2004. Les Etats-Unis offraient pour sa capture 25 millions de dollars (20 millions d'euros), soit la même somme que pour le chef du réseau terroriste Al-Qaïda.

Lors de son dernier message en date authentifié par les experts de la CIA, Abou Moussab al-Zarqaoui exhortait les sunnites à affronter les chiites et à ignorer les appels à la réconciliation. Dans cet enregistrement audio de quatre heures diffusé le 2 juin sur Internet, Al-Zarqaoui affirmait notamment que les milices chiites tuaient et violaient des membres de la minorité arabe sunnite. Il qualifiait le Grand ayatollah Ali al-Sistani, chef religieux des chiites irakiens et personnalité la plus respectée du pays, d' «athée», assurant que sa communauté avait régulièrement collaboré avec les envahisseurs dans l'histoire de l'Irak. Auparavant, le dernier message d'al-Zarqaoui remontait au mois d'avril. Sur une cassette vidéo, il affirmait alors que tout gouvernement formé en Irak serait le «larbin» des Américains.

Le corps du terroriste jordanien a été formellement identifié grâce à ses empreintes digitales et à une reconnaissance faciale. Une «très bonne nouvelle» qui constitue «un coup contre Al-Qaida en Irak et partout» dans le monde, a déclaré le premier ministre britannique Tony Blair.

A l'annonce de la mort de Zarqaoui, les habitants du quartier à majorité chiite de Kazimiyah à Bagdad ont exprimé leur joie en distribuant des bonbons aux passants. Des soldats irakiens ont commencé à danser dans le centre de Bagdad en agitant leurs fusils d'assault, alors que les femmes en abaya noir lançaient des you-you de joie.

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