14.10.06

Deux poids, deux mesures ou les aléas de la guerre de l'information

Souvenez-vous ? C'était au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. L'axe du Mal, actualisation de l'Axe de Roosevelt et de l'empire du Mal de Reagan, faisait son apparition. Trois criminels : l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord. Quel intérêt de cet inventaire à la Prévert ? Deux puissances nucléaires putatives, et un pays dont le dirigeant était le meilleur agent électoral américain. Fort de son discours légitime prohibant la prolifération nucléaire, le président Bush a choisi d'attaquer l'Irak et laissé les Européens s'enfairer dans des négociations sans fondements avec l'Iran et la Corée du Nord sur le nucléaire.
Le danger n'en était pas vraiment un, pas plus que la promenade militaire. Depuis trois ans, les Etats-Unis sont empêtrés dans le bourbier du "territoire indien", ce terroir sunnite au centre de l'Irak. Depuis trois ans, ils laissent l'Iran et la Corée du Nord défier la communauté internationale. Et si leur nucléaire n'était rien d'autre que les armes de destructions massives irakiennes ? D'une part, il participe de l'édification d'une société moderne, comme l'industrie lourde il y a cinquante ans. Ce modèle de développement n'est qu'une réédition de celui qu'à connu l'Occident... Le nucléaire est autant un problème proliférant qu'une ressource énergétique indépendante.
Et si les Etats-Unis s'étaient fourvoyés, tout à leurs désirs vengeurs paternels et à leur obsession pétrolifère ? Et si l'Iran, et maintenant la Corée du Nord ne faisaient que montrer les limites de la superpuissance occidentale ? Pire, et si ces pays ne faisaient que monnayer une menace illusoire pour intégrer le concert des nations, ou simplement une aide "humanitaire" ?
Le traitement infligé à l'Iran est sans commune mesure de celui touchant la Corée du Nord. Téhéran n'a pas été jusqu'à l'essai souterrain qu'elle se trouvait menacée d'une attaque américaine. Pyong Yang a procédé à un essai souterrain, mais les services de renseignement et les agences de surveillance de la prolifération nucléaire ne l'ont pas homologué. Moscou et Pékin se range du côté de la Corée du Nord et le ministre des Affaires étrangères de Corée du Sud, Ban Yang, se voit confier le secrétariat général des Nations unies. Il souffle comme un étrange parfum de normalité, c'est-à-dire de retour à la Guerre froide et aux hantises chinoises américaines. Une normalité pré-11 Septembre... Mais ce n'est qu'un leurre, une opération d'information...

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