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Le Pentagone piraté par la Chine

Olivier LEVARD - LCI - 04/09/2007 - 17h02

Et l'on reparle de la guerre électronique. Après les attaques massives de la Russie contre l'Estonie et la polémique sur les assistants personnels Blackberry dans les ministères, ce sont cette fois les grandes armées qui se font la guerre par ordinateurs interposés. Selon les révélations du Financial Times, l'armée chinoise vient d'endosser le rôle de l'attaquant.
L'Armée Populaire de Libération (APL) s'est ainsi invitée au mois de juin dans le réseau informatique du Pentagone. Cette attaque a été, semble-t-il, couronnée de succès. Le département d'Etat a lui même admis avoir du éteindre une partie du système informatique desservant les bureaux de Robert Gates, secrétaire américain à la défense.
Selon les spécialistes de la défense interrogés par le "FT", ses visites sont fréquentes et peu doutent que le Pentagone s'y adonne également régulièrement. Si les informations récupérées par les pirates n'étaient a priori pas sensibles, ils ont montré leur capacité à paralyser le réseau du Département. Une faculté qui inquiète les Américains dans la mesure où elle pourrait être mise en œuvre en cas de conflit...

"Certitude totale"

Les accusations contre la Chine n'ont pas été faites officiellement mais plusieurs responsables ont révélé aux Financial Times que l'enquête interne ouverte après l'incident menait tout droit à l'armée Populaire de Libération (APL). Une source du journal évoque même "un degré de persuasion... qui tend vers la certitude totale".
La réaction de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois n'a pas tardé. "Des gens font des accusations sans fondement ", s'est-elle élevée ce mardi. "La Chine a toujours été opposée et interdit les activités criminelles contre les réseaux informatiques, y compris le piratage". A deux jours de la rencontre entre George Bush et le président chinois Hu Jintao au sommet de l'Apec en Australie, le ministère ajoute que "la Chine est prête à renforcer la coopération avec les autres pays, dont les Etats-Unis, pour lutter contre la cyber-criminalité".

Précédent allemand

Noble intention ou hypocrisie totale, cette nouvelle affaire est révélée dans un climat de suspicion envers les activités chinoises sur la toile. Il y a quelques jours, Angela Merkel en visite en Chine avait déjà évoqué des intrusions sur les serveurs du gouvernement allemand. Le Premier ministre chinois lui avait répondu, main sur le cœur, "condamner les attaques criminelles contre les systèmes informatiques".
La Chine pourrait se trouver un alibi à moindre frais. Un ancien responsable américain cité par le Financial Times soutient que des groupes de pirates "maquillent" leurs attaques pour les faire passer pour celle d'un Etat donné. Une ligne de défense déjà adoptée par la Russie dans son conflit contre l'Estonie. Les guerres électroniques se suivent et se ressemblent.

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