4.12.07

Un nouveau pavé dans le jardin de Kouchner

Le grand rêve de notre mao de ministre des Affaires étrangères français, le dr. Bernard Kouchner, était de pouvoir faire de la diplomatie comme il ambitionnait de la faire, encore French Doctor au Biafra. Mais l'usage de la force ne se décide pas si aisément. Il l'a vu au début de cet été avec ses couloirs humanitaires pour le Darfour. Non seulement, il s'est fait rappeler à l'ordre par le chef d'état-major des armées français, mais le montage d'un force multinationale est pour le moment embourbée au Tchad sur fond d'Arche de Zoé....

Voilà maintenant que la communauté de renseignement américaine vient lui rappeler qu'il ne faut pas croire aveuglément un George Bush Jr. en fin de parcours. C’est une pierre dans le jardin de George W. Bush. Un rapport des renseignements américains, rendu public lundi, indique que l’Iran ne serait pas sur le point de produire des armes atomiques. Ce texte, approuvé par les 16 agences gouvernementales américaines de renseignement, est balancé : il indique que la menace nucléaire iranienne n’est pas immédiate, mais aussi que l’option d’une bombe iranienne serait possible entre 2010 et 2015.

«Nous jugeons avec un haut degré de confiance qu’à l’automne 2003, Téhéran a arrêté son programme d’armes nucléaires», et qu’il ne l’a pas relancé à la mi-2007, écrit la communauté du renseignement américain. Elle pense que l’Iran n’a pas actuellement d’arme nucléaire, avec un «degré de confiance modéré à élevé». «La décision de Téhéran d’arrêter son programme d’armes nucléaires suggère qu’il est moins déterminé à développer des armes nucléaires que nous ne le jugions depuis 2005», poursuit le texte.

Cependant le renseignement juge «avec un degré de confiance allant de modéré à élevé que Téhéran, au minimum, garde ouverte l’option» de l’arme nucléaire. C’est précisément cette option que les Occidentaux veulent retirer à l’Iran, qui s’est engagé dans un programme d’enrichissement d’uranium qui doit produire le combustible pour ses futures centrales civiles. Mais enrichi à plus 90%, l’uranium peut aussi servir de matériau pour la bombe.

Autre conclusion du rapport : le gel par Téhéran de ses plans d’armes nucléaires serait dû «en premier lieu» à la «pression internationale». Une manière de suggérer à la Maison Blanche que la voie diplomatique préconisée par l’Europe serait préférable à l’éventualité d’une invasion ? Toujours est-il que Washington a demandé lundi à la communauté internationale d’augmenter la pression sur Téhéran, et appelle à de nouvelles sanctions.

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