4.7.08

Et si tout n'était que du bluff ?

La radio Suisse Romande affirme que Bogota et Washington auraient versé une importante somme d'argent pour «retourner» l'un des gardiens des 15 otages libérés. L'opération militaire annoncée n'aurait jamais eu lieu.

Si elle se confirme, l'information révélée par la Radio Suisse Romande (RSR) risque de faire l'effet d'une bombe en Colombie. Citant une source «proche des événements», «fiable, éprouvée à maintes reprises au cours de ces vingt dernières années», la radio affirme en effet qu'aucune opération militaire n'aurait eu lieu pour libérer Ingrid Betancourt et les 15 autres otages.

Selon la radio, les otages «ont en réalité été achetés au prix fort, après quoi toute l'opération a été mise en scène». La source de la RSR explique que l'épouse d'un des gardiens des otages, arrêtée par l'armée colombienne, aurait servi d'intermédiaire. C'est grâce à elle que Bogota, assisté par les Etats-Unis, aurait pu «acheter» la libération des otages contre 20 millions de dollars versés à leurs gardiens. Toujours selon la radio, Washington serait à la base de cette opération.

La RSR explique également que plusieurs observateurs étaient troublés par deux éléments peu crédibles dans la version officielle de la libération des otages : d'une part, l'aspect absolument parfait du déroulement de l'opération et ensuite l'absence d'une vidéo montrant les commandos en action, alors qu'un homme est toujours chargé de filmer ce type d'opération.

Pire encore pour le président Uribe, la radio suisse affirme qu'il «voulait pouvoir décider du Jour J, où cette libération interviendrait, en fonction de son propre agenda politique». Alvaro Uribe vient en effet de convoquer des élections anticipées, alors que plusieurs affaires corruption le mettaient en difficulté dans les sondages.

La mise en scène d'une opération commando lui permet, affirme la radio suisse, «de s'en tenir à sa ligne qui exclut toute négociation avec les rebelles tant que les otages ne sont pas libérés» et de «redorer son blason».

Autre signe de la crédibilité de l'information donnée par la RSR, la réaction pour le moins rapide de Paris. Interrogé lors d'un point presse vendredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier, a expliqué que la France n'avait pas versé de rançon. «N'ayant pas été associés à cette opération, nous n'avons pas été associés à ses modalités de financement, si tant est qu'il y ait eu des modalités de financement», a-t-il répondu. Une réponse quelque peu alambiquée, qui accrédite la thèse de la «mise en scène».

Aucun commentaire: