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Sur la capture vidéo dévoilée par Bogota, on découvre Ingrid Betancourt en train de monter dans l'hélicoptère. A ce moment là, elle ignore encore qu'il s'agit d'une opération de libération. (AP)
Un faux journaliste a filmé l'opération commando qui a permis la libération des 15 otages des Farc. En dévoilant cette vidéo, Bogota entend prouver qu'il n'y a pas eu de mise en scène destinée à occulter le versement d'une rançon.
Alors que plusieurs médias mettent en cause la version officielle et font état d'une rançon, l'armée colombienne a diffusé vendredi une vidéo de l'opération de sauvetage qui a permis la libération, mercredi, de 15 otages de Farc, dont Ingrid Betancourt. Ce document d'une durée de trois minutes a été filmé par un membre des commandos spéciaux colombiens qui se faisait passer pour un journaliste.
Dans une première séquence, on y voit les otages traverser une plaine pour rejoindre un hélicoptère, semblable à ceux utilisés lors des précédentes libérations unilatérales d'otages organisées par le CICR (Comité international de la Croix rouge). Ils ont les mains entravées par des tiges de plastique et certains d'entre eux paraissent furieux.
Soudain, la caméra se fixe sur le visage du militaire américain Keith Stansell, otage depuis 5 ans, qui déclare à l'adresse du faux caméraman : «j'aime ma famille». Puis, elle se déplace vers le chef des ravisseurs rebelles, le commandant «Cesar», qui refuse d'accorder une interview.
La seconde séquence est celle de l'annonce aux otages, assis dans l'hélicoptère en vol, qu'ils sont libres. «Vous êtes libres, tout est fini», crie l'un des membres du commando, s'adressant aux otages qui explosent de joie. Ingrid Betancourt, résignée, le visage fermé, ne semble pas dans un premier temps bien appréhender la situation. Puis un sourire se dessine sur ses lèvres.
Enfin, on entend des hurlements de joie, des cris de bonheur et certains otages sont debout dans l'appareil.
Aucune image ne montre comment les deux guérilleros des Farc sont neutralisés par les forces spéciales.
La participation d'Israël démentie
Le ministre de la Défense colombien, Juan Manuel Santos, qui a décidé de diffuser ces extraits de vidéo à la presse, a soutenu vendredi soir que ces images prouvaient qu'il n'y a pas eu de mise en scène destinée à occulter le versement d'une rançon aux rebelles mais une vraie opération commando.
Il a expliqué que la ruse avait été copiée sur deux remises d'otages antérieures, ayant eu lieu en janvier et en février grâce à la médiation du Venezuela. «Lors des deux dernières remises d'otages, il y avait toujours un cameraman fourni par (le président vénézuélien Hugo) Chavez», a-t-il indiqué. En outre, les hélicoptères qui avaient ramené les six otages étaient vénézuéliens et transportaient du personnel de la Croix rouge internationale.
Le ministre de la Défense a également démenti des informations diffusées dans des médias internationaux selon lesquelles Israël aurait participé à l'opération, assurant que cette mission était «100% colombienne». «Pas un seul étranger n'y a participé», a-t-il dit, précisant que les autorités américaines avaient été informées dix jours avant l'opération dans le cadre d'un accord entre le président Alvaro Uribe et son homologue américain George W. Bush.
5.7.08
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