LEMONDE.FR | 16.03.05 | 08h17
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice a assuré, mercredi 16 mars, que le retrait des soldats italiens d'Irak, annoncé par le premier ministre Silvio Berlusconi, se ferait de manière "totalement coordonnée" avec le reste de la coalition militaire.
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a assuré, mercredi 16 mars, que le retrait des soldats italiens d'Irak, annoncé par le premier ministre Silvio Berlusconi, se ferait de manière "totalement coordonnée" avec le reste de la coalition militaire. "J'ai confiance dans le fait que toute décision que les Italiens prendront au sujet de leurs forces sera totalement coordonnée, de manière à ne pas mettre en danger la mission" des forces étrangères dirigées par les Etats-Unis en Irak, a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à New Delhi avec le chef de la diplomatie indienne, Natwar Singh.
Mme Rice a rendu hommage aux soldats italiens "qui ont servi avec courage la cause de la démocratie en Irak" et a estimé que "les Italiens ont été fermes dans leur soutien aux aspirations du peuple irakien". Elle a implicitement minimisé l'impact de ce retrait en affirmant que "la véritable réponse aux problèmes de sécurité de l'Irak viendra quand les Irakiens eux-mêmes seront capables de prendre en charge cette sécurité".
CONTINGENT AUSTRALIEN
De son côté, le premier ministre australien, John Howard, a refusé, mercredi, d'exclure l'envoi de renforts en Irak pour combler le trou laissé par le retrait progressif du contingent italien. Il a ainsi démenti son ministre des affaires étrangères qui avait laissé entendre le contraire peu auparavant.
Une majorité d'Australiens sont opposés à une telle option, selon des sondages, et M. Howard a été vivement interrogé mercredi au parlement sur ses éventuelles intentions d'accroître le contingent après l'annonce du retrait italien. "Nous n'avons pas de projet pour le moment d'augmenter ce nombre, mais je ne peux pas exclure des changements dans l'avenir et je n'ai pas l'intention de le faire", a déclaré John Howard, ajoutant que l'Australie n'avait reçu aucune demande pour une augmentation de ses troupes. Un peu plus tôt, le ministre des affaires étrangères, Alexander Downer, avait qualifié "d'extrêmement improbable" la possibilité de l'envoi de nouveaux renforts. "Nous n'avons aucune intention d'envoyer un quelconque renfort en Irak à ce stade", avait-il déclaré. L'Australie dispose pour le moment d'environ 400 militaires en Irak et d'un contingent d'appui de 450 soldats dans la région du Golfe.
M. Downer a par ailleurs réaffirmé le refus de l'Australie de fixer un calendrier pour un désengagement d'Irak : "ce serait catastrophique pour la communauté internationale, et en particulier les Américains, d'abandonner le peuple irakien au lendemain des élections et alors que la démocratie s'installe en Irak, de les abandonner aux insurgés et aux terroristes".
L'HYPOTHESE BRITANNIQUE
Selon un analyste du Jane's Information Group, organisme spécialisé dans les questions de défense, des troupes britanniques pourraient combler le vide laissé par les troupes italiennes. Charles Heyman estime à plus de 14 millions d'euros le coût de l'envoi de forces supplémentaires britanniques dans ce pays pour une durée de six mois.
Un nombre important de militaires italiens sont actuellement déployés sous commandement britannique dans le sud de l'Irak, dans la région de Nassiriyah, et leur retrait posera un problème tant pour les Britanniques que pour les Américains. M. Heyman relève que la situation peut changer dans cette zone, à prédominance chiite, qui, jusqu'à présent, a été relativement calme. "Cela va créer un grand vide, il n'y a pas de doute à ce sujet. Mon sentiment profond, c'est que cela va être dur de trouver un contingent pour les (Italiens) remplacer. Je pense qu'il est presque impossible aux Américains de fournir 3 000 soldats supplémentaires".
Avec AFP
16.3.05
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