Le constat n’est que médiatique, à la lueur d’Euronews depuis le début du mois de janvier. La présidence luxembourgeoise est, de loin, la plus visible depuis longtemps. Jean-Claude Junker et son ministre des Affaires étrangères et de l’immigration, Jean Asselborn, sont particulièrement actifs. Il est vrai que le passage à la direction de l’Europe est toujours plus favorable aux petits Etats qu’aux grands ; la lisibilité qu’ils acquièrent à ce moment, gérants des affaires qui leur sont étrangères dans la vie normale des relations internationales, les fait apparaître comme des médiateurs possibles pour les querelles des Grands. Il suffit de voir avec quel brio le Premier ministre luxembourgeois a réglé les problèmes de protocole liés à la visite du président Bush à Bruxelles. Jamais un Grand n’aurait pu se permettre un tel écart…
Plus sérieusement, les objectifs de la présidence sont ambitieux. Examiner à mi-parcours le processus de Lisbonne lors du Conseil européen de mars sur la base d’un rapport d’orientation de la Commission., afin de relancer la stratégie, articulée autour de trois piliers (économique, social et environnemental), et identifier un nombre limité de priorités ; réviser le Pacte de stabilité et de croissance ; parvenir à un accord politique en juin 2005 sur les perspectives financières 2007-2013 ; poursuivre l’élargissement ; gérer l’adoption de la constitution ; développer l’espace de liberté, de sécurité et de justice ; mettre en œuvre la stratégie européenne de sécurité, adoptée il y a un an, trame dans laquelle s’inscrit l’action extérieure de l’Union. La simplification de la gouvernance du processus est cœur de la contribution luxembourgeoise à l’Europe. Elle vise à rendre ses enjeux mieux perceptibles aux yeux de tous.
Petit à petit, ces objectifs sont atteints. Après la brillante et rapide révision du Pacte de stabilité de ce week-end et le refus de tout dumping social dans le cadre de l’examen de la directive Bolkenstein, en préalable au Conseil européen de Bruxelles, demain et après-demain, la volonté d’imprimer une marque particulière, luxembourgeoise, sur la construction européenne devient visible. Elle éclaire bien également la ténébreuse affaire de la commission Santer, la seule à avoir été démissionnée par le Parlement, suite aux accusations de favoritisme et de négligence de son cabinet. Et si la cible avait été l’ancien Premier ministre luxembourgeois ?! La devise du Grand-duché, « Nous voulons rester ce que nous sommes », inquièterait-elle celle, non officielle, de l’Union « dans la diversité » ? Saint Benoît de Nursie, père de l'Europe, fêté en ce jour, a peut-être la réponse…
21.3.05
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