Les journées s’enchaînent en Irak sans que l’on réussisse à trouver une quelconque logique, au moins en ce qui concerne les médias et l’« industrie » de l’enlèvement. La question concerne évidemment la journaliste française Florence Haubenas et son chauffeur Hussein Hanoun Al Saadi, dont on nous dit depuis trois mois qu’ils ont fait l’objet d’un enlèvement crapuleux (comme s’il pouvait y en avoir d’autres ?), mais aussi et surtout les trois Roumains Marie-Jeanne Ion et Sorin Miscoci, de la chaîne Prima TV et Eduard Ohanesian, du quotidien Romania Libera, dont l’émissaire, un homme d’affaires roumano-syrien qui prétendait avoir été contacté par les auteurs de la prise d’otages des trois journalistes roumains le 28 mars en Irak a été interpellé mardi à Bucarest à la demande du Parquet auprès de la Cour de Cassation.
Deux jours plus tard, la télévision qatariote Al-Jazira a diffusé une vidéo montrant les quatre personnes assises au sol, encadrées par deux hommes encagoulés et armés de kalachnikov, avec en arrière-fond une couverture fleurie. Sur cet enregistrement, Marie-Jeanne Ion niait notamment qu’une rançon ait été exigéee en échange de leur libération. Omar Hayssam avait déclaré le 29 mars sur plusieurs chaînes de télévision avoir été « contacté par des ravisseurs » qui, selon lui, auraient exigé une rançon, dont il a refusé de dévoiler le montant. Hayssam est un proche de l’homme d’affaires américano-irakien Mohamed Munaf, pris en otage lundi en même temps que les trois Roumains. Mohamed Munaf aurait financé le voyage des trois journalistes et leur aurait servi de guide à Bagdad. La crédibilité d’Omar Hayssam a été toutefois mise en doute par une partie des médias, selon lesquels cet homme, qui a également la nationalité roumaine, était poursuivi pour son implication dans plusieurs affaires douteuses. Le cas Julia n’est donc pas uniquement une espèce française !
Un nouveau rebondissement à eu lieu cette nuit, lorsque la présidence roumaine a démenti auprès de l’AFP la libération des trois journalistes annoncée peu auparavant par deux chaînes de télévision, affirmant qu’il s’agissait d’une simple « rumeur ». « Nous n’aurions aucune raison de garder secrète une telle information si elle était vraie », a déclaré la porte-parole de la présidence Adriana Saftoiu. « La Roumanie est pour la première fois confrontée à une situation de ce type, c’est pourquoi les médias ont tendance à donner crédit à des rumeurs » a-t-elle ajouté. Adriana Saftoiu a une nouvelle fois assuré qu’une « libération des journalistes sera annoncée dès qu’elle se produira ». « Cela serait fantastique de pouvoir annoncer ça demain (mercredi), pourtant rien n’est certain », a-t-elle dit.
Une troisième chaîne privée, Realitatea TV, a de son côté affirmé tard mardi soir, en citant des « sources à Bagdad » sans autre précision, que les journalistes étaient « sains et saufs » et se trouvaient « entre les mains des forces de la coalition », tandis que la télévision publique avait invité plusieurs analystes dans ses studios pour commenter cette nouvelle. L’annonce de la libération des journalistes était intervenue quelques heures seulement après l’interpellation à Bucarest d’un homme d’affaires roumano-syrien, Omar Hayssam, qui prétendait avoir été contacté par les auteurs de la prise d’otages. L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad avait pour sa part indiqué mardi soir ne pas être au courant d’une libération des trois journalistes. « Sur la base des informations dont nous disposons, nous n’avons pas d’indications qu’ils ont été relâchés », a dit à l’AFP le porte-parole Richard Schmierer. Une telle indication « viendrait de notre groupe de travail sur les otages et les sources travaillant sur cette affaire à Bagdad », a-t-il précisé.
Traduction : personne ne sait rien. Pendant ce temps, quatre journaliste et deux Irakiens ont disparu...
6.4.05
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