LE MONDE | 30.05.05 | 14h39 • Mis à jour le 30.05.05 | 14h39
La presse européenne, qui a juste eu le temps de capter le résultat tardif du vote français, n'a pas pu se livrer à des analyses très approfondies. Première à réagir à chaud, la presse britannique estime néanmoins, lundi 30 mai, que les Français ont semé le chaos en Europe, ce dont les titres europhobes se réjouissent ouvertement.
"NON : l'Europe plongée dans la tourmente alors que les Français rejettent la Constitution" , titre le quotidien conservateur Daily Telegraph. "Malgré des médias unis pour le oui, une classe politique totalement monolithique dans son soutien à Bruxelles, et une incroyable propagande, les Français ont dit un NON retentissant aux élites européennes qui les gouvernent depuis un demi-siècle" , poursuit le journal dans son éditorial. Pour le Financial Times, "le non français laisse le traité européen en ruine" .
A gauche, le Guardian estime que "la Grande-Bretagne est prête à abandonner son référendum et elle pense avoir le soutien -de ses partenaires européens- pour stopper le processus de ratification" . Quant aux tabloïds à grand tirage, ils jubilent. "Non !" titre en gros caractères le conservateur et anti-européen Daily Mail, qui ajoute : "Crise pour Blair, alors que les Français donnent le baiser de la mort à un super Etat européen !" "Ce qui importe, c'est qu'un document grotesque et mal fichu ait été enterré" , ajoute-t-il.
En Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) livre sur son site Internet une analyse de sa correspondante à Paris, Michaela Wiegel. Sous le titre : "L'erreur de Chirac" , elle reproche au président français d'avoir toujours traité avec "mépris et indifférence" les travaux de la Convention qui avait été chargée de préparer le projet de Constitution. "Chirac va maintenant essayer de limiter le plus possible les conséquences pour la France" , ajoute le FAZ.
Le site de l'hebdomadaire Der Spiegel publie un commentaire titré : "Avec Astérix contre la Constitution européenne" . Anticipant sur le non, ce texte en minimise les conséquences. "L'UE va malgré tout continuer d'exister" , estime-t-il, en prévoyant que le conseil européen de juin va tenter d'apporter une réponse. "Certains points consensuels de la Constitution, comme la nomination de Javier Solana au poste de ministre des affaires étrangères de l'Union, pourraient être décidés" , écrit-il.
La presse espagnole évite aussi de dramatiser, soulignant les aspects de politique intérieure du vote. "La grande déroute de Jacques Chirac" , titre El Mundo, qui estime qu'avec cet échec "l'image de Chirac dans l'histoire va être marquée de manière irréparable" .
Article paru dans l'édition du 31.05.05
30.5.05
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