26.5.05

George Bush assure Mahmoud Abbas de son soutien à la création d'un Etat Palestinien

LEMONDE.FR | 26.05.05 | 19h53  •  Mis à jour le 26.05.05 | 20h13

Le président américain, George W. Bush, a reçu, pour la première fois à la Maison Blanche, jeudi 26 mai, un président de l'Autorité palestinienne, en la personne de Mahmoud Abbas. M. Bush l'a assuré de son soutien à la création d'un Etat palestinien. "Nous nous rencontrons à un moment où une grande réalisation historique est à portée de main : la création d'un Etat palestinien pacifique et démocratique. Le président Abbas veut atteindre ce but en rejetant la violence et en œuvrant à des réformes démocratiques", a affirmé le président américain durant leur conférence de presse conjointe. "Je pense que les Palestiniens sont capables de se gouverner eux-mêmes en paix avec leurs voisins. Je pense que les Israéliens bénéficieraient de la présence d'un Etat palestinien indépendant", a-t-il estimé.
M. Abbas avait déjà été reçu par le président américain, en juillet 2003, comme  premier ministre de Yasser Arafat, avec lequel M. Bush refusait tout contact. Cette fois, George Bush a répété que la "feuille de route" était le seul moyen de parvenir à un Etat palestinien indépendant. Ce plan de paix, rédigé par les Etats-Unis, la Russie, les Nations unies et l'Union européenne, prévoyait initialement la création de cet Etat pour la fin 2005, mais le président américain a repoussé l'an dernier l'échéance à la fin de son second mandat, en janvier 2009.
George Bush a aussi appelé les Israéliens à cesser de développer des colonies en Cisjordanie et à démanteler leurs colonies illégales. Soulignant que"seule la défaite de la violence conduira à la souveraineté", il a rappelé que les Etats-Unis considéraient le mouvement radical palestinien Hamas comme une organisation terroriste. "Les Etats-Unis et la communauté internationale applaudissent le fait que vous ayez condamné le terrorisme", a-t-il dit à M. Abbas, estimant que "ttous ceux qui ont recours au terrorisme sont les ennemis du peuple palestinien et doivent rendre des comptes".

"ENGAGER LES NÉGOCIATIONS"

Mahmoud Abbas a affirmé, pour sa part, qu'il souhaitait le succès du retrait israélien de Gaza, non prévu par la "feuille de route" mais lancé par le premier ministre israélien, Ariel Sharon, et qui doit commencer en août. "Nous avons assuré le président [Bush] du fait que l'Autorité palestinienne était prête à se coordonner avec Israël pour assurer le succès du retrait de Gaza et de zones dans le nord de la Cisjordanie, et à assurer ses responsabilités dans le cadre du retrait israélien", a affirmé le leader palestinien. "Nous considérons que cela fait partie du processus pour mettre fin à l'occupation. Mais, en tant que tel, ce retrait ne doit pas se faire au détriment de la Cisjordanie", a-t-il souligné.
Pour lui, dès ce retrait achevé, doivent s'engager "des négociations immédiatement sur le statut permanent, s'attaquant aux questions-clés comme Jérusalem-Est, qui sera la capitale du futur Etat palestinien, les réfugiés, les colonies, les frontières, la sécurité et les questions de l'eau, sur la base de la vision énoncée par le président Bush, les résolutions des Nations unies et l'initiative arabe de paix". Il a estimé que la construction de la barrière de sécurité en Cisjordanie par les Israéliens et le développement de colonies juives dans cette région "avaient contribué au sentiment de frustration, de désespoir et de perte d'espoir".

AIDE DIRECTE

Le président américain, qui a ensuite déjeuné avec M. Abbas, a aussi annoncé une aide immédiate et directe de 50 millions de dollars (quelque 40 millions d'euros) à l'Autorité palestinienne, "destinée à des projets de logements et d'infrastructures à Gaza". Cette annonce satisfait ainsi aux demandes du président de l'Autorité palestinienne, qui avait estimé, mercredi, dans des déclarations à la presse, que "les aides destinées au peuple palestinien doivent parvenir directement au Trésor de l'Autorité palestinienne, et rien ne justifie leur versement à travers des ONG", ce que pratiquent beaucoup les Etats-Unis par crainte que leurs aides – 350 millions de dollars (280 millions d'euros) prévus en 2005 – soient détournées par des responsables corrompus.
George Bush a précisé que la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, se rendrait à Jérusalem et Ramallah avant le début des opérations de retrait israéliennes.

Avec AFP

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