LEMONDE.FR | 30.05.05 | 12h50 • Mis à jour le 30.05.05 | 12h55
La chaîne privée afghane Tolo TV a diffusé, dimanche 30 mai, des images de l'otage italienne Clementina Cantoni. Agée de 32 ans, apparemment en bonne santé, elle était présentée enveloppée dans une couverture sombre et un foulard bleu et assise entre deux hommes cagoulés et armés de mitraillettes pointées sur elle. Coordonnant depuis septembre 2003 un programme de distribution de nourriture et de développement de micro-projets mis en place par l'ONG Care international pour quelque 11 000 veuves de Kaboul et leurs enfants, l'Italienne a été enlevée à Kaboul, le 16 mai.
Sur le cours extrait vidéo, l'otage, invitée à parler par ses ravisseurs, dit son nom et celui de plusieurs de ses proches, et ajoute "Aujourd'hui est le 29 mai... samedi", faisant une confusion dans la date qui ne permet pas de dire si la vidéo date de samedi 28 ou de ce dimanche 29 mai. "Cette vidéo de Clementina, une femme venue en Afghanistan pour aider ceux qui sont dans le besoin, s'oppose à la fatwa sur la protection des étrangers et à la culture afghane de l'hospitalité", a réagi Lutfullah Mashal, le porte-parole du ministère de l'intérieur afghan. "Cela est choquant pour tous ceux qui la considèrent, pour reprendre les termes du président Hamid Karzaï, comme 'une fille de l'Afghanistan'", a-t-il conclu.
"C'EST RASSURANT"
A Rome, le ministère des affaires étrangères a jugé "rassurante" l'apparition de Clementina Cantoni dans cette vidéo. "C'est rassurant" et la vidéo "paraît crédible", a déclaré Pasquale Terracciano, le porte-parole du ministère, ajoutant que les "contacts se poursuivent" pour sa libération.
Samedi, M. Mashal avait indiqué que le gouvernement afghan n'avait pas eu de contact direct depuis une semaine avec l'otage italienne, mais assuré que les contacts avec les ravisseurs présumés et les négociations se poursuivaient.
Le comité des oulémas d'Afghanistan avait publié, jeudi 26 mai, un avis religieux (fatwa) pour favoriser la libération de Clementina Cantoni, qui souligne notamment que "l'islam promeut des politiques de bonne gouvernance", et notamment "la protection des étrangers légalement entrés en Afghanistan".
Le ravisseur présumé, un homme se présentant sous le nom de Timur Shah et utilisant le téléphone portable de la jeune femme, avait menacé peu après l'enlèvement de la tuer, sans mettre ses menaces à exécution. Il est depuis en contact régulier avec le gouvernement afghan et les services de l'ambassade italienne dans le cadre des négociations pour la libération de la jeune Italienne.
Avec AFP
30.5.05
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