24.5.05

L'ONU certifie que la Syrie a retiré ses troupes du Liban
LEMONDE.FR | 24.05.05 | 08h31  •  Mis à jour le 24.05.05 | 09h39

Une mission de vérification de l'ONU envoyée sur place pour s'assurer de la réalité du retrait syrien annoncé par Damas le 26 avril a remis un rapport confirmant ce retrait, avec une seule réserve concernant une zone frontalière disputée entre les deux pays, près du village de Deir al-Achaër. Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, a confirmé le retrait des troupes syriennes du Liban.

LE CAS DU VILLAGE DE DEIR AL-ACHAËR...

"Après avoir couvert plus de 1 500 km au Liban et visité 133 anciennes positions des troupes et des services de sécurité syriens, l'équipe n'a trouvé aucune force ou élément des services de sécurité syriens en territoire libanais, à l'exception d'un bataillon syrien déployé près de Deir al-Achaër", déclare le rapport. "La mission a donc conclu, dans toute la mesure de ses moyens et avec la possible exception de la zone de Deir al-Achaër, dont le statut n'est pas clair, que les troupes et unités militaires syriennes avaient été complètement retirées du territoire libanais", ajoute-t-il.
A propos de la zone de Deir al-Achaër, le rapport souligne qu'aucun accord frontalier n'existe entre la Syrie et le Liban et que "la ligne de démarcation n'est pas claire". "L'équipe n'a donc pas été capable d'établir si l'unité militaire syrienne qui s'y trouve était en territoire syrien ou libanais". Le statut de cette unité "sera clarifié quand les deux gouvernements auront conclu un accord frontalier", ajoute-t-il.

... ET CELUI DES SERVICES SECRETS SYRIENS

Concernant les services de sécurité syriens, le rapport indique que la vérification de leur retrait avait été "plus difficile parce que les activités de renseignement sont souvent clandestines par nature". Mais, ajoute-t-il, l'équipe a visité tous les sites précédemment occupés par ces services "et les a trouvés vides".
Elle a donc conclu qu'"aucun personnel des services de renseignement militaires syriens ne demeurait au Liban dans les endroits connus". Elle a toutefois précisé "n'avoir pas été en mesure de conclure avec certitude que tout le dispositif du renseignement [syrien] avait été retiré".
La mission a également estimé "inutile à ce stade" d'envoyer sur place une nouvelle mission chargée d'effectuer une vérification encore plus poussée. "Elle ne ferait que retracer les pas de cette mission au Liban et serait toujours incapable de vérifier le retrait complet de l'appareil de renseignement clandestin", dit le rapport.

SATISFACTION DE KOFI ANNAN

Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré devant la presse que le rapport contenait "des informations positives". "Beaucoup de progrès ont été faits et je crois que l'ONU peut être fière", a-t-il dit.
"En 2000, nous avions travaillé avec les Libanais et les Israéliens pour nous assurer du retrait des troupes israéliennes et aujourd'hui, ce sont les troupes syriennes qui ont été retirées et donc, en principe, le Liban devrait être libre de toute force étrangère", a-t-il ajouté.
La mission, conduite par le général sénégalais Elhadji Mouhamadou Kanji, a terminé son enquête le 11 mai. La Syrie avait annoncé avoir mené à bien le retrait de toutes ses troupes et de ses services de sécurité du Liban le 26 avril, après une occupation de vingt-neuf ans.
Ce retrait constituait l'une des exigences de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, adoptée en septembre. Elle exige également le désarmement et le démantèlement de toutes les milices, ainsi que l'exercice par le gouvernement libanais d'une souveraineté complète sur la totalité du territoire du pays.

PLUS DE COOPÉRATION SYRO-AMÉRICAINE

Enfin, Damas a mis un terme à l'ensemble de ses contacts avec l'armée américaine et avec la CIA en réponse à des allégations injustes de la part de Washington, affirme Imad Moustapha, ambassadeur de Syrie aux Etats-Unis, dans un entretien publié lundi sur le site Internet du New York Times. L'administration américaine a décidé d'accroître la pression sur la Syrie malgré ses initiatives contre la guérilla irakienne, déplore le diplomate, dont les propos ont été recueillis vendredi.

Avec AFP et Reuters

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