La croisade démocratique des Etats-Unis n’a pas commencé avec George W. Bush. Elle est une vieille antienne de ses psyops et de sa diplomatie publique. Les événements de Géorgie, d’Ukraine, du Liban se sont déjà produits ailleurs, sous d’autres latitudes, en d’autres périodes, comme en Amérique latine il y a trente ans… comme en Amérique latine il y a trois ans.
En 1984, l’Atlas Economic Research Foundation a participé dans le montage d’un think tank au Venezuela, le Centre pour la diffusion d’information économique (Centro de Divulgación del Conocimiento Económico, CEDICE). Contrairement aux allégations d’indépendance d’Atlas, le CEDICE a reçu des fonds du gouvernement américain pour soutenir les tentatives de renversement du président vénézuélien Hugo Chávez. Dans son Investor Report de l’été 2004, Atlas écrivit que « le Venezuela n’est pas la Californie, aussi quoi qu’il arrive avec le référendum de renvoi (…), le pays restera sous la menace d’un populisme inquiétant. Tout cela à fait que le CEDICE… a été une inestimable et courageuse voix de liberté, de paix et de prospérité. »
Le CEDICE a joué un rôle significatif dans l’organisation et la publicité des positions de l’opposition vénézuélienne. Il a collaboré avec le Center for International Private Enterprise (CIPE) — une organisation basée à Washington et administrée par des fonds provenant du National Endowment for Democracy (NED), l’USAid et de la Chambre de commerce américaine pour promouvoir internationalement l’« économie démocratique de marché au travers des milieux d’affaire locaux, des think tanks et des autres groupes du secteur privé ». Le CIPE et le CEDICE ont cherché « à promouvoir un débat au Venezuela autour de la rhétorique populiste et de concrètes réformes qui encouragerait la participation démocratique et un meilleur environnement économique », comme le précise le rapport annuel 2002 du CIPE.
Selon des documents repris outre-Atlantique concernant le soutien américain au mouvement anti-Chávez, le site web VenezuelaFOIA.info écrit que « le CEDICE and CIPE [étaient] engagés dans des relations d’affaires au Venezuela, travaillant directement avec Fedecámaras, l’association des milieux d’affaires anti-Chávez qui co-dirigea le coup d’Etat d’avril 2002 et la grève générale de l’hiver 2003 (le président de la Fedecámaras, Pedro Carmona, avait assuré la présidence vénézuélienne pendant le coup d’Etat d’avril 2002 et avait commencé à dissoudre toutes les institutions démocratiques avant d’être obligé de rendre le pouvoir). (…) Plus de 80 000 dollars ont été alloués aux efforts combinés du CEDICE et du CIPE par le NED juste avant le coup d’Etat de 2002. »
Le travail du CEDICE après le referendum porta sur la thématique de l’éthique des affaires, « spécifiquement dans le sens où elle génère compétition, efficience et productivité dans la société. » En juillet 2004, le CEDICE a annoncé la création du Center for the Ethics and Corporate Citizenship. Selon le site Internet d’Atlas, « le Centre cherchera à promouvoir des valeurs éthiques qui encouragent une approche des affaires socialement responsable pour la communauté et développent des initiatives qui contribuent au progrès et à la qualité de vie dans une société libre et responsable ». On se souvient ce qu’a donné la préservation des intérêts économiques de la General Fruit au Chili en 1973…
20.5.05
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