1.6.05

Rome se dit prêt à mettre son veto sur le budget européen

LEMONDE.FR | 01.06.05 | 16h22  •  Mis à jour le 01.06.05 | 16h31

Le vice-premier ministre italien, Gianfranco Fini, a annoncé, mercredi 1er juin, que son pays était prêt à mettre son veto sur le budget européen si celui-ci réduit les fonds aujourd'hui alloués à l'Italie. "Si cela devait être nécessaire, mais j'espère que ce ne sera pas le cas, nous assumerons nos responsabilités et nous mettrons notre veto", a déclaré M. Fini, également ministre des affaires étrangères, devant la presse à Rome.
Le gouvernement italien conteste la proposition de la présidence luxembourgeoise de l'Union européenne de réduire les fonds structurels dans le projet de budget 2007-2013. Ce projet, s'il est adopté, fera perdre à l'Italie environ sept à huit milliards d'euros, une somme que M. Fini a qualifiée récemment d'inacceptable, tant du point de vue politique qu'économique.

RÉCESSION

"Aucune des préoccupations exprimées par l'Italie n'a été sérieusement prise en considération", avait dénoncé le vice-premier ministre, pour qui ce projet "ne répond pas aux priorités de l'UE, porte à une dépense agricole hypertrophiée et à des sacrifices inacceptables pour la compétitivité et la cohésion, en opposition avec la stratégie de Lisbonne et ne respecte pas le principe de solidarité envers les régions moins développées".
Gianfranco Fini a organisé, mercredi, une rencontre avec des eurodéputés italiens et les représentants des régions de sud du pays, les plus défavorisées et les principales bénéficiaires de ces fonds européens. "Nous espérons qu'il y aura une négociation et qu'elle sera utile pour l'Italie, sans avoir besoin de recourir au veto. Nous, les régions italiennes du Sud, partageons les préoccupations du gouvernement italien et même le recours au veto s'il s'avère nécessaire", a déclaré le gouverneur de la région du Molise, Michele Iorio, à l'issue de cette réunion.
L'économie italienne est actuellement en récession, le pays a dépassé pendant trois années consécutives les limites de déficit public imposées par l'Union européenne, sa dette publique s'alourdit et, dans ce contexte, une baisse des ressources communautaires destinées au pays serait un autre coup dur. L'Italie est d'ailleurs favorable à une baisse progressive du rabais britannique, à partir de 2007 et jusqu'à sa disparition complète.

avec AFP

Aucun commentaire: