23.11.04

La CIA en crise : l'actualité

La CIA en crise

La CIA doit faire face à sa plus difficile crise depuis le Watergate. Deux fonctionnaires de la Direction des opérations ont démissionné après la nomination de Porter Goss à la direction générale de l’Agence. Une des raisons invoquées tient au manque de courtoisie de l’équipe arrivante envers la communauté du renseignement. Se pose immédiatement la question du rapport entre « Intelligence » et « Policy ». Qui dirige aujourd’hui la CIA, les professionnels du renseignement ou l’Administration Bush ?
On peut rapidement répondre à cette question. Pour travailler correctement, fournir le plus objectivement possible des analyses du monde, une agence de renseignement doit être indépendante du pouvoir politique, justement parce qu’elle est à son service. De toute façon, le problème est ailleurs. La CIA n’a pas réussi à prévenir le 11 septembre, à dit qu’il y avait des armes de destructions massives en Irak… Ces sérieuses erreurs doivent être corrigées et le président des Etats-Unis, chef des armées, est aussi le chef du renseignement. Le principe d’indépendance passe après la subordination au politique lorsque l’organisation a commis des erreurs.
Mais voilà, les principaux collaborateurs de l’ancien directeur de la CIA, George Tenet, estiment que la l’Agence n’a pas défailli. Si échec il y a, il vient de l’Administration qui a forcé la CIA a lui remettre les analyses qui lui convenaient Ils affirment même que les politiques ont trié les informations, ne conservant que celles qui correspondaient à leurs vues. Non seulement l’Agence n’a pas faillie, mais ses échecs sont à mettre au crédit de l’Administration qui entend maintenant la réorganiser par l’entremise de Porter Goss.
L’Administration oppose à cette version que la CIA à constamment faillie, mais qu’elle a essayé de couvrir ses erreurs par la diffusion de documents classifiés afin de prouver la politisation au moment où le président concourait pour sa réélection. De même, elle estime que l’Agence a rendu public l’information qu’un analyste du renseignement militaire était un agent israélien, afin de discréditer le Département de la Défense.

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