30.12.04

Benchmarking militaire

Les catastrophes naturelles sont une formidable occasion de comparer les process militaires. Chaque nation envoie en effet des contingents apporter une aide technique, sanitaire ou humanitaire. Les conditions de réaction, de déploiements, d’organisation opérationelle sont à chaque fois scrutées par les observateurs, aussi bien nationaux qu’internationaux. A chaque fois, il y a une leçon à tirer, non seulement en fonction des missions accomplies, mais également de celles réussies par les autres contingents. Cette pratique du benchmarking, empruntée à l’intelligence économique, sans que l’on puisse vraiment dire si elle vient du civil ou si elle a été reprise du militaire, permet de maintenir l’opérationnabilité des armées, et de renforcer l’inter opérationnabilité internationale, dans de meilleures conditions que les projections en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak ou dans un « club » de casques bleus des Nations Unies. En effet, si l’urgence est la même, les conditions belligènes ne sont pas réunies, permettant une évaluation à froid.
Cette logique s’est installée dans les armées au cours des années 1980. Elle annonce la Révolution dans les affaires militaires, dans un de ses aspects les plus marginaux, plutôt qu’elle ne la précède. Ainsi, l’armée française la mise en œuvre en Somalie, et dans les opérations humanitaires qui ont suivi. D’une certaine manière, si elle a pu projetter une brigade en Arabie Saudite, pour délivrer le Koweït, c’est grâce aux sacs de riz du Dr Kouchner…

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