28.12.04

ROYAUME-UNI - Destruction de milliers de documents secrets en voie de déclassification

Tony Blair et ses ministres auraient-ils des choses à cacher ? The Independent n'en doute pas et en veut pour preuve "le rythme frénétique avec lequel le gouvernement britannique détruit des milliers de documents encore classés secrets pour quelques jours". Ainsi, constate le quotidien britannique, "en 1999-2000, le ministère du Commerce et de l'Industrie a fait détruire 52 605 dossiers ; et, en 2003-2004, il a ordonné la suppression de plus de 97 000 dossiers. En 2000-2001, le ministère de la Défense avait ordonné le broyage de 1 407 mètres linéaires de documents ; en 2003-2004, ce sont 3 211 mètres qui ont été anéantis."
Les destructions s'accélèrent car il y a urgence, estime le journal. "Le 1er janvier 2005, la loi sur la liberté d'accès à l'information, qui déclassifiera une multitude de documents administratifs, entrera en vigueur." Et, déjà, plusieurs ministères croulent sous les demandes du public, qui tient à pouvoir se procurer certains textes le plus tôt possible, note le quotidien. Cet empressement n'a pas l'heur de plaire aux gouvernants britanniques, inquiets de voir les citoyens désireux de fourrer leur nez dans les petits secrets de l'industrie nucléaire, des pactes commerciaux ou de la comptabilité des grandes entreprises... Autant de documents qui deviendront pourtant publics dans moins d'une semaine.
"Au ministère de l'Agriculture ou à celui de l'Environnement, les lampes restent allumées toute la nuit et des fonctionnaires s'activent pour éliminer dossier sur dossier - autant de documents sur la crise de la vache folle, sur celle de la fièvre aphteuse ou sur des accords concernant la présence d'OGM dans la nourriture, peut-on penser", écrit encore The Independent.
Mais, selon le gouvernement britannique, "cette vague de destructions s'explique très simplement par le fait qu'avec l'arrivée de la loi les ministères ont voulu mettre de l'ordre dans leurs archives et se sont rendus compte que de nombreux dossiers existaient en double exemplaire, voire plus".

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