2.1.05

Les pronostics de Madame Irma

Attendu que chaque début d'année est l'occasion de faire des prévisions, laissons-nous aller à quelques présages pour le futur, que l'actualité se chargera de démolir... ou de confirmer !
Les considérations tectoniques seront laissées aux spécialistes, portons-nous vers le Proche Orient, ce foyer séculaire de tensions. La mort de Yasser Arafat et le retour de Shimon Peres aux affaires ouvrent une intéressante fenêtre de négociations. Gageons que les extrémismes de part et d'autre ne la gacherons pas une nouvelle fois. Toute évolution à la hizb 'allah libanaise est souhaitable. Les Etats-Unis doivent en être tout autant conscient que le gouvernement israélien. D'autant que le principal obstacle à toute négociation est mort de sa belle mort. L'Autorité palestinienne pourrait, à l'instar de l'oppoistion ukrainienne, profiter des conseils d'USaid au cours de la présidentielle de ce mois.
Autre élection, dans un climat un peu plus préoccupant, un peu plus à l'est, en Irak. La majorité parlementaire qui en sortira, parce qu'il en sortira une, ne représentera aucunement les particularismes de la population irakienne. Mais elle renforcera le Premier ministre Ayad Allawi, à charge pour lui d'inventer un futur qui lui échappe complètement, et un Irak qui fut laïc et unitaire. Le parapluie américain est pour lui sa seule chance de salut et son principal obstacle pour le rétablissement de l'ordre public. L'Iran continuera sa laïcisation forcée, sous la pression d'une population jeune plutôt que des menaces médiatiques américaines. Les reculades de l'administration Bush Jr I ne font que montrer la voie d'une stabilité diplomatique de l'administration Bush Jr II. Même avec Condee au Secrétariat d'Etat...
Cela laisse augurer de délicieux moment franco-américain. Mais la question en Europe sera plutôt dans une équilibre entre, comme les appelle Timothy Garton Ash, "Euro-Atlantistes" britanniques et "Euro-Gaullistes" français, dans un contexte de flottement allemand. Les gesticulations polonaises et espagnoles, pour ne pas parler de la mascarade italienne, sont loin de faire une politique. Il importe à l'Union européenne de se recentrer sur son avenir institutionnel plutôt que de se laisser aller aux douceurs suicidaires de l'élargissement. L'enjeu est alors de restaurer la politique en lieu et place d'un symbolisme de bazar.
L'émergence politique de l'Europe est d'autant plus nécessaire cette année qu'elle est favorisée par l'effacement de la Russie. Le revers ukrainien qu'elle vient de subir limite l'aura autoritariste de Poutine, qui n'est que le corollaire du nationalisme schyzophrène russe-orthodoxe. La carte de la démocratisation du tsar rouge-blanc-rouge peut être habilement jouée par l'Europe. Avant qu'USaid ne s'en mêle...
Bonne Année dans la paix !

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