16.2.05

A Beyrouth, Jacques Chirac rend hommage à Rafic Hariri

LEMONDE.FR | 16.02.05 | 17h21
L'Elysée avait officiellement annoncé mercredi matin le déplacement du président français au Liban, précisant qu'il devait "rendre hommage à celui qui a toujours incarné la volonté d'indépendance, de liberté et de démocratie du Liban".
Le président français, Jacques Chirac, a réclamé, à son arrivée à Beyrouth, mercredi 16 février, que "toute la lumière soit faite" sur l'assassinat, lundi, de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, qu'il a qualifié d'acte "abominable et inqualifiable".
M. Chirac, qui était accompagné de son épouse Bernadette, a été accueilli au pavillon d'honneur de l'aéroport international de Beyrouth par un des fils de Rafic Hariri, Ayman, accompagné de son épouse. Le président français, en costume gris sombre, lui a donné l'accolade. Le chef du protocole au ministère libanais des affaires étrangères, Moustapha Moustapha, ainsi que l'ambassadeur de France au Liban, Bernard Emié, étaient également présents.
"Je suis venu aujourd'hui à Beyrouth pour rendre hommage à un homme qui était mon ami et qui était également un grand démocrate, un homme d'Etat", a déclaré, d'un ton grave, M. Chirac dans une brève allocution à la presse sur le tarmac de l'aéroport. "Je suis venu naturellement présenter mes condoléances à son épouse, à ses enfants, à sa famille, à ses amis et dire à l'ensemble du peuple libanais combien, plus que jamais, je me sens solidaire aujourd'hui de sa peine et de son destin".
"Le crime abominable, que l'on aurait pu croire d'un autre temps, dont Rafic Hariri a été la victime, a suscité l'horreur et la consternation dans l'ensemble de la communauté internationale, qui exige aujourd'hui à juste titre que toute la lumière soit faite sur cet acte abominable et inqualifiable", a souligné le président français.

"PORTEUR D'UN IDÉAL DE DÉMOCRATIE"

"Rafic Hariri était porteur d'un idéal de démocratie pour le Liban, d'un idéal de souveraineté, d'indépendance et de liberté pour ce pays auquel tout l'attachait avec passion, et j'en porte le témoignage. (...) C'est une grande perte pour le Liban et pour le monde d'aujourd'hui", a poursuivi M. Chirac, qui s'est ensuite rendu à la résidence du défunt dans la capitale.
Là, visiblement ému, le président français s'est réuni dans les appartements privés des Hariri, avec tous les membres de sa famille. On ignorait si le président français devait avoir des entretiens politiques au domicile du défunt en marge de cette visite, qualifiée de "privée" par les diplomates français. Au terme de ce déplacement de quelques heures, M. Chirac devait quitter Beyrouth en fin de journée mercredi.
L'Elysée avait officiellement annoncé, mercredi matin, le déplacement de M. Chirac, précisant qu'il devait "rendre hommage à celui qui a toujours incarné la volonté d'indépendance, de liberté et de démocratie du Liban. Il marquera au Liban et au peuple libanais l'amitié indéfectible de la France et du peuple français".
A la demande de la famille Hariri, les funérailles de l'ancien premier ministre ont été "populaires" et non "officielles", comme le souhaitait le gouvernement libanais. Ni le président Emile Lahoud ni le premier ministre Omar Karamé n'ont participé aux obsèques, qui ont été suivies par des centaines de milliers de Libanais.

Avec AFP

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