9.2.05

La paix maintenant

Le cessez-le-feu a été proclamé. Il était temps qu’Israéliens et Palestiniens cessent de jouer au chat et à la souris, prenant à chaque fois l’opinion publique internationale. Même si les groupes extrémistes de tous bords clament haut et fort qu’ils ne se sentent pas engagés par les promesses de Mahmud Abbas et d’Ariel Sharon, une dynamique nouvelle est engagée : celle de la paix. Depuis 1993, le climat n’a jamais été aussi bon. Malheureusement, depuis 1993, on a pu percevoir combien il était volatil et que la moindre complication d’un des deux acteurs peut remettre en péril l’ensemble du processus. Aujourd’hui, il faut attendre la libération des prisonniers et l’évacuation des cinq villes de Cisjordanie pour que les Palestiniens puissent se sentir en confiance. Il faut ensuite lever toutes les entraves à la circulation des hommes et des marchandises. Le port de Gaza, maintes fois inauguré et tout autant de fois détruit, doit pouvoir être achevé et ouvert au commerce, même s’il concurrence Haïfa. Car la paix est à ce point bouleversante d’équilibres générés par une économie de guerre. Israël s’est arrogé tous les droits sur le sous-sol des territoires palestiniens et sur leur économie, au risque de mettre en péril son économie, comme ce chômage technique auquel sont réduits les Palestiniens employés en Israël depuis le début de la Seconde Intifada. Israël est économiquement au bord de la faillite. Même les émigrés venus des Philippines ou d’ex-Union soviétique ne suffisent pas à résorber ce manque de main d’œuvre palestinienne.
La sécurité qui est demandée aux Palestiniens est à ce prix : en redonnant à ce peuple opprimé sa dignité, au besoin en démantelant des colonies fondées dans un but réellement colonial, comme autant de comptoirs dans cette « terrae incognitae » qu’est la Palestine, mais surtout en restaurant leur (in)dépendance économique. Le mur n’est qu’un épiphénomène de la situation dans les territoires. C’est par la création d’un réel tissu social palestinien que la sécurité d’Israël sera assurée. Et celle-ci passe par la relance économique des territoires. Tout le monde y gagnera.

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