18.2.05

L'Italie s'interroge sur le message de Giuliana Sgrena

Richard Heuzé (à Rome)
[LE FIGARO, 18 février 2005]


L'Italie s'interrogeait hier sur l'étrange concours de circonstances qui a conduit à divulguer l'imploration désespérée de Giuliana Sgrena, la journaliste du Manifesto enlevée le 4 février dernier à Bagdad, deux heures seulement avant que le Sénat ne vote le refinancement de la mission militaire italienne en Irak. Ce n'est pas la première fois que ce chantage de la terreur coïncide étroitement avec un fait politique se déroulant dans la péninsule. Le 31 mai dernier, les ravisseurs de trois agents de sécurité italiens enjoignaient les Italiens de manifester massivement contre la venue de George W. Bush à Rome, le 4 juin. «Donnons-leur acte du fait qu'ils sont de plus en plus précis. Les voici désormais en mesure d'établir l'heure à laquelle leur message doit être diffusé», raillait hier le Corriere della Sera. Le président de la Chambre des députés Pierferdinando Casini trouve la coïncidence pour le moins «préoccupante».
Après le Sénat mercredi, la Chambre des députés votera la semaine prochaine le déblocage de 291 millions d'euros pour financer jusqu'en juin la présence de quelque 3 200 militaires italiens à Nasiriya, dans le sud de l'Irak.

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