1.3.05

La liberté en mouvement : US Aid au Liban

Le président Bush l’avait promis dans son discours d’investiture, en janvier dernier : les Etats-Unis ont une mission, à savoir le combat pour la liberté. Alors que tout un chacun pensait à l’avatar irakien, quelques voix annonçaient que derrière la révolution ukrainienne, comme l’année précédente derrière la géorgienne, se trouvait l’agence pour le développement américaine US Aid.
Aujourd’hui, après l’assassinat de Rafic Hariri, le Liban plonge dans un climat de manifestations populaires, menées par une jeunesse réclamant la pleine souveraineté du Liban et le départ de la tutelle syrienne. L’analogie avec l’Ukraine est évidente. Et les médias n’ont pas manqué, repris en cœur par certains politiques américains, français et autres, d’en faire leur leitmotiv. Or, si l’on prend en compte la leçon des différents soulèvements populaire (Irak non comprise), quel est l’élément qui sert de ligne rouge, au-delà des apparences physiques de ces mouvements ? US Aid, tout simplement. L’organisation américaine dépendant du Conseil national de sécurité est présente depuis le 17 juin 2002 au Liban. Dirigée depuis Washington par Raouf Youssef, un ancien chef de poste en Egypte, après avoir servi dans tout le Moyen-Orient, l’équipe de huit Libanais qu’il dirige a pour mission « d’aider à consolider le bon environnement local pour que les Libanais favorisent des occasions économiques saines, une gouvernance politique, la santé et la paix environnementale et la stabilité afin d’améliorer le bien-être régional et global du Liban, principalement en visant les secteurs industriels et géographiques bien orientés en terme de croissance » [http://www.usaidlebanon.org.lb/files/aboutus.aspx]. Prévu pour deux ans (2003-2005), la présence d’US Aid au Liban a été prolongée jusqu’en 2007.
La gouvernance politique constitue le second objectif stratégique de la mission. Elle se traduit par une implication dans la gestion municipale, afin d’éradiquer la corruption et promouvoir une politique de décentralisation, dans la formation de la société civile, afin qu’elle s’engage contre la corruption, ainsi que dans la responsabilisation du Parlement, en renforçant ses structures et ses procédures, de façon à ce qu’il prenne ou amende des lois et promeuve des relations entre le public et le Parlement. Le programme a destination de la société civile passe par l’extension des capacités des organisations non-gouvernementales, des organisations des la société civile, des médias et des groupes privés pour promouvoir la transparence et la responsabilité des institutions politiques.
Depuis 1992, une mission régionale d’US Aid travaillait en Ukraine, en Moldavie et en Biélorussie avec les gouvernements, les organisations no-gouvernementales et des partenaires locaux pour promouvoir les mêmes objectifs de développement démocratiques, de restructuration économique et de réforme du secteur social [http://www.usaid.kiev.ua/]. Huit ans plus tard, l’organisation s’installait en Géorgie [http://www.usaid.gov/pubs/cbj2002/ee/ge/]. De ces quatre pays, deux sont déjà tombé grâce à la mobilisation de la « société civile ». Et l’action du Conseil de l’Europe ou de la Cour européenne des droits de l’Homme n’y est pour rien…

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