Duel crucial entre Hariri et Aoun

Liban

AFP
Mis en ligne le 20/06/2005
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Le dirigeant chrétien pro-syrien Souleiman Frangié a déclaré s'acheminer vers une défaite.
Victoire revendiquée par le clan Hariri.
Les électeurs du Liban Nord ont afflué dimanche pour la dernière étape cruciale des législatives, dont le résultat devait déterminer le rapport de force entre les différents groupes politiques au Parlement. Le taux moyen de participation était estimé entre 40 et 50pc, selon les estimations des différents candidats, en l'absence de chiffres officiels.
La bataille s'est déroulée entre les alliés du député élu Saad Hariri (musulman sunnite) et ceux du député élu Michel Aoun (chrétien). Deux heures avant la fermeture du scrutin, M.Hariri a encore appelé les électeurs à voter en masse à Tripoli, principale ville sunnite du nord, où le taux de participation ne dépassait pas 30pc. «La bataille est décisive, c'est une bataille pour le changement. Si vous ne votez pas, je ne pourrai rien changer», a-t-il dit dans une intervention télévisée.
Quelque 700000 électeurs inscrits devaient voter dans les deux circonscriptions du Nord pour choisir 13 députés musulmans et 15 chrétiens, sur les 128 que compte le Parlement divisé à égalité entre les deux principales communautés religieuses du pays.

«En toute liberté»

Au cours des trois premières étapes du scrutin, M.Hariri et ses alliés ont obtenu 44 sièges, la coalition chiite Amal-Hezbollah et ses alliés 35, et le général Aoun et ses alliés pro-syriens 21. Si ces alliances se maintiennent au sein du Parlement, M.Hariri, 35 ans, aurait besoin de 21 des 28 sièges du Liban Nord pour obtenir la majorité. De son côté, Michel Aoun, 70 ans, a fait alliance avec des personnalités alliées à la Syrie, qui a longtemps dominé le Liban.
Le dirigeant chrétien pro-syrien Souleiman Frangié a déclaré dimanche que ses candidats s'acheminaient vers une défaite dans la dernière phase des élections législatives libanaises, qu'une alliance d'opposition à dominante musulmane est en passe de remporter.
«Ce que nous craignions est en train de se passer. Je pense que le Nord a été divisé selon des clivages communautaires», a dit Frangié à la station de télévision LBC. «Ce contre quoi nous avions mis en garde est arrivé». Prié de dire si ces résultats étaient définitifs, Frangié a répondu que lui-même et ses candidats l'emportaient dans les zones chrétiennes mais que globalement, ils étaient à la traîne dans le nord, à dominante musulmane.
L'alliance anti-syrienne dominée par le fils du Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, a annoncé un peu plus tôt qu'elle était en passe d'obtenir la majorité absolue au Parlement après avoir remporté une victoire confortable dans le nord du pays.
Les élections avaient commencé à Beyrouth, le 29 mai, avant de se poursuivre dans le sud, le Metn (centre) et la Békaa (est). Il s'agit du premier scrutin depuis la fin du retrait militaire syrien du Liban, fin avril.