14.6.05

Israël obtient une vice-présidence de l'Assemblée générale de l'ONU

LE MONDE | 14.06.05 | 13h57  •  Mis à jour le 14.06.05 | 14h29
NEW YORK (Nations unies) de notre correspondante

Pour la première fois depuis plus de cinquante ans, un Israélien a été élu à une fonction de premier plan à l'ONU. Dan Gillerman, l'ambassadeur d'Israël aux Nations unies, a été choisi à l'unanimité, lundi 13 juin, pour occuper l'une des vice-présidences de l'Assemblée générale. Il a salué ce "moment historique", aucun Israélien n'ayant occupé ce poste depuis Abba Eban en 1953.
Depuis 1967, Israël entretient des relations exécrables avec l'ONU. Chaque année, l'Assemblée générale adopte plusieurs dizaines de résolutions pour condamner l'occupation des territoires palestiniens. En 2004, elle a renvoyé Israël devant la Cour internationale de justice pour statuer de la légalité de la "barrière de sécurité" construite par Israël pour empêcher les attentats-suicides.
Jusqu'en 2000, Israël ne faisait partie d'aucun groupe régional, les pays arabes ayant bloqué son adhésion au groupe asiatique dont il est supposé faire partie. Il lui était donc impossible d'accéder à un certain nombre de postes, qui sont répartis entre les groupes géographiques. En 2000, les pays du groupe occidental, qui compte les Etats-Unis, l'Europe et aussi le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, ont accepté sous la pression américaine d'inclure Israël. La condition était que l'Etat hébreu ne revendique pas son tour dans la rotation des membres du Conseil de sécurité.
Après avoir beaucoup décrié l'ONU ces dernières années, et les tentatives de Kofi Annan de se mêler du processus de paix, les autorités israéliennes semblent avoir décidé de s'investir dans l'organisation. "Le temps est venu de normaliser le statut d'Israël aux Nations unies", a indiqué le ministre israélien des affaires étrangères, Silvan Shalom, le 4 juin, après un entretien à New York avec Kofi Annan. "L'un des moyens d'aller de l'avant est de demander un siège au Conseil de sécurité" , a-t-il dit, précisant qu'Israël va commencer à faire campagne, même si la réalisation de l'objectif n'est "pas pour demain".
L'ambassadeur Gillerman, qui reproche à l'ONU de fêter l'Aïd ou Noël, mais pas Yom Kippour, a vu des signes de changement de la part de l'organisation. L'Assemblée générale, s'est-il félicité, a tenu une journée de commémoration de la libération des camps de concentration nazis en janvier. Kofi Annan a par ailleurs proposé une définition sans équivoque du terrorisme. Celle-ci n'a cependant pas fait l'unanimité et la question devra être tranchée ultérieurement par l'Assemblée plutôt que les chefs d'Etat.

Corine Lesnes
Article paru dans l'édition du 15.06.05

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