17.7.05

De Leeds au Pakistan, l'itinéraire des poseurs de bombes du 7 juillet en question

LEMONDE.FR | 16.07.05 | 20h57 • Mis à jour le 17.07.05 | 22h35

La dimension internationale de l'enquête s'affirme

L'enquête sur les attentats de Londres, concentrée les premiers jours sur l'Angleterre avant de se tourner vers le Pakistan et l'Egypte, s'est à nouveau étendue, dimanche 17 juillet, avec l'hypothèse que l'un des terroristes se soit rendu en Israël.
Le quotidien israélien Maariv, citant des sources dans les services de sécurité, affirme, dans son édition de dimanche, que Mohammed Sidique Khan, accusé de l'attentat au métro Edgware Road (7 morts), avait participé à Tel-Aviv à la préparation d'une attaque-suicide qui avait tué trois Israéliens dans un bar de la ville en 2003. Les deux auteurs principaux désignés à l'époque étaient aussi Britanniques. L'un avait été tué dans l'attentat, l'autre avait été retrouvé noyé en mer une semaine après.
Mohammed Sidique Khan, a-t-on appris par ailleurs, a fait l'objet d'une évaluation en 2004 du MI5, le contre-espionnage britannique, qui l'avait jugé sans danger.

Avec AFP

Certains poseurs de bombes ont-ils séjourné au Pakistan ?

Trois des quatre poseurs de bombes des attentats londoniens avaient séjourné au Pakistan l'an dernier, ont affirmé samedi deux hauts responsables de la sécurité pakistanais sous couvert de l'anonymat.
Mohammed Sidique Khan, 30 ans, et Shehzad Tanweer, 22 ans, seraint venus ensemble au Pakistan en novembre 2004. Ils seraient arrivés à l'aéroport de Karachi et seraient rentrés en Grande-Bretagne début février, ont précisé ces responsables sous couvert de l'anonymat.
Hasib Hussain, 18 ans, le plus jeune des Britanniques d'origine pakistanaise qui auraient participé aux attentats, serait venu séparément en 2004, également à Karachi, rentrant peu de temps après en Grande-Bretagne, ont ajouté ces responsables, basés à Karachi.
Ils ont indiqué qu'ils n'avaient pas réussi à retracer les déplacements des trois Britanniques durant leurs séjours au Pakistan.
"Nous ne savons pas quelle organisation ou quel groupe ils ont rencontré ici. Mais nous travaillons là-dessus, et nous espérons que le gouvernement britannique nous donnera des informations à ce sujet", ont-il ajouté.

INCERTITUDES

A la question de savoir si les trois Britanniques ont pu avoir des contacts avec un groupe dirigé par Abou Faraj Al-Libbi, considéré comme le numéro trois du réseau d'Al-Qaida, et qui a été capturé en mai dans le nord-ouest du Pakistan, les responsables ont répondu : "C'est possible, mais nous n'en avons pas la confirmation."
Les deux responsables ont indiqué qu'ils n'avaient pas confirmation que Mohammed Sidique Khan ou Shehzad Tanweer se soient rendus dans une école islamique, ou madrasa, alors qu'ils étaient dans le pays.
En l'état actuel des investigations, les deux hommes n'ont fréquenté aucune des écoles connues, "mais nous vérifions toujours", ont-ils expliqué.
Un haut responsable des services de renseignement basé à Lahore, dans l'est du Pakistan, a déclaré à l'AFP que ses agents avaient procédé à des vérifications exhaustives dans les écoles religieuses citées par les médias où Shehzad Tanweer aurait étudié. Mais "nous n'avons rien trouvé", a-t-il souligné.
Les informations recueillies dans la province du Pendab, dans le centre du pays, vont dans le même sens, a ajouté ce responsable.
La famille de Khan a déclaré samedi que ce dernier avait "subi un lavage de cerveau". L'oncle de Shehzad aurait indiqué que son neveu avait fréquenté une madrasa.

DÉMENTIS OFFICIELS

Le ministre pakistanais de l'information Cheikh Rachid, le ministre de l'intérieur, Aftab Cherpao, et d'autres hauts responsables pakistanais ont affirmé qu'il n'y avait pas eu jusqu'à présent au Pakistan d'arrestation liée aux attentats de Londres.
Ils ont démenti les informations selon lesquelles quatre interpellations auraient eu lieu à Faisalabad, où Shehzad Tanweer aurait de la famille.
"Aucune personne n'a été arrêtée au Pakistan à la suite des attentats à la bombe de Londres", a déclaré M. Rachid à l'AFP, assurant que son pays coopérait avec le gouvernement britannique dans le cadre de l'enquête.
Le patron de Scotland Yard, Ian Blair, avait évoqué vendredi, dans un entretien à la BBC radio, "un lien avec le Pakistan mais aussi avec d'autres pays", à propos des attentats.

Avec AFP

Des arrestations auraient eu lieu au Pakistan

Les forces pakistanaises de sécurité auraient arrêté samedi à Lahore deux autres personnes soupçonnées d'être liées à Shehzad Tanweer, qui aurait effectué deux séjours au Pakistan ces deux dernières années.Elles auraient également interpellé quatre suspects vendredi près de Faisalabad
Le directeur de la madrasa (école religieuse) de Lahore, dans l'est du pays, a cependant nié avoir reçu en 2004 l'auteur présumé de l'attentat commis dans la station de métro d'Aldgate, contrairement à ce qu'affirmaient les services de renseignement pakistanais.
"Personne de ce nom ne nous a rendu visite et nous n'avons jamais entendu parler de lui (...) Nous avons arrêté d'accueillir des étudiants étrangers après le 11-Septembre", a déclaré Asadoullah Farouk, dont l'établissement est proche de la Jaish-e-Mohammed (L'Armée de Mahomet), organisation liée à Al-Qaida.
Des responsables du renseignement avaient auparavant révélé que Shehzad Tanweer avait rencontré en 2003 à Faisalabad un membre de la Jaish-e-Mohammad, Osama Nazir, arrêté en décembre dernier pour un attentat à la bombe commis en 2002 contre une église d'Islamabad qui a fait plusieurs morts.
Selon ces mêmes sources, Tanweer, étudiant en sport âgé de 22 ans, a effectué une deuxième visite au Pakistan de décembre 2004 à février 2005, fréquentant plusieurs mosquées et madrasas de Lahore et des environs.

Avec Reuters

Diffusion d'une nouvelle photo des quatre terroristes

La police britannique a rendu publique, samedi soir, une nouvelle photo, prise par des caméras de surveillance, montrant les quatre auteurs des attentats de Londres le matin des attaques.
La photo les montre de pied, tous portant un gros sac à dos. Certains arborent également une casquette.
Dans un communiqué, Scotland Yard a précisé que la photo avait été prise dans la gare de Luton (40 km au nord de Londres) où les quatre hommes s'étaient retrouvés le matin des attentats vers 7 h 20 (8 h 20 à Paris).
De là, ils avaient pris le train pour Londres, et étaient arrivés à la gare de King's Cross où ils ont de nouveau été filmés vers 8 h 30 (9 h 30 à Paris) par les caméras de surveillance.

Avec AFP

Confirmation de l'identité des quatre membres du commando

La police britannique a confirmé, samedi 16 juillet, l'identité de deux des quatre terroristes qui ont perpétré les attentats de Londres, identifiés comme Mohammed Sidique Khan, 30 ans, et Germaine Lindsay, 19 ans.
Depuis les attentats du 7 juillet, qui ont fait 55 morts selon un dernier bilan, seuls deux des poseurs de bombes avaient été formellement identifiés par la police, Shehzad Tanweer, 22 ans et Hasib Hussein 18 ans.
"Nous pouvons désormais confirmer l'identité d'un troisième homme qui a voyagé depuis le Yorkshire-ouest et qui est mort dans l'explosion d'Edgware Road", qui a tué sept personnes, lit-on dans un communiqué de Scotland Yard.
"Il s'agissait de Mohammed Sidique Khan", poursuit le texte qui précise qu'il est "responsable de cette attaque".
La police précise que la quatrième attaque, dans une rame "entre King's Cross et Russell Square", a été menée par "Germaine Lindsay, âgé de 19 ans" Cet attentat avait été le plus meurtier, avec 27 morts.

Avec Reuters

Six arrestations dimanche à Leeds

La police britannique a arrêté six hommes dimanche 17 juillet dans le nord de l'Angleterre en vertu de la législation antiterroriste, mais ces arrestations ne sont pas directement liées aux attentats perpétrés le 7 juillet à Londres, a annoncé un porte-parole des forces de l'ordre.
Il a précisé que les arrestations avaient eu lieu à Leeds, dans le West Yorkshire.
Avec Reuters

Les perquisitions se poursuivent à Leeds

La police a perquisitionné une nouvelle maison, samedi 16 juillet à Leeds, où l'on fouille depuis mardi le passé des auteurs des attentats de Londres, dont trois sont originaires de cette ville du nord de l'Angleterre.
L'édifice est situé à plusieurs rues du domicile de Shehzad Tanweer, l'un des quatre kamikazes.
Dans un communiqué diffusé samedi soir, Scotland Yard a indiqué que dix adresses différentes ont été perquisitionnées dans le Yorkshire-ouest (nord de l'Angleterre), où se situe Leeds, et une onzième à Aylebury, dans le Buckinghamshire (ouest de Londres).
Les recherches sont achevées à trois adresses du Yorkshire-ouest, mais elles se poursuivent aux sept autres adresses, a précisé Scotland Yard.
Un habitant du quartier a déclaré à l'agence britannique Press Association que la maison appartenait à un jeune travailleur social musulman, père de trois enfants, qui aurait pu connaître les auteurs des attentats.
"Il n'a rien à voir avec les attentats", a affirmé ce témoin : c'est un bénévole au centre social où les autres (les terroristes) avaient l'habitude de se retrouver."
De nombreuses maisons de Leeds ont été perquisitionnées depuis cinq jours, notamment celles des quatre poseurs de bombes ainsi qu'un appartement, une bâtisse désaffectée ayant abrité un centre d'activités du quartier, et une libraire islamique.

Avec AFP

Garde à vue prolongée pour le suspect interrogé par Scotland Yard

La justice britannique a prolongé de 72 heures la garde à vue de la seule personne arrêtée en Grande-Bretagne dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Londres, a annoncé samedi Scotland Yard.
Cet homme, âgé de 29 ans et arrêté le 12 juillet dans le Yorkshire-ouest, est "soupçonné d'avoir commis, d'avoir fait partie de l'instigation ou d'avoir préparé des actes de terrorisme", a annoncé Scotland Yard dans un communiqué.
L'interrogatoire de ce suspect dont l'identité n'est pas révélée se poursuit, a précisé la police en indiquant qu'il peut être détenu jusqu'à mardi prochain.
Scotland Yard précise disposer de plus de 800 témoignages et avoir reçu 3 500 appels du public pour l'aider dans son enquête.
Selon la presse britannique, la police continue d'interroger des témoins, notamment des proches des quatre auteurs des attentats.

Avec AFP

L'Egypte relativise l'importance de l'arrestation d'El-Nashar

Le ministre égyptien de l'intérieur a affirmé samedi que Magdi El-Nashar, étudiant en chimie arrêté la veille près du Caire et soupçonné d'avoir préparé les bombes qui ont fait au moins 55 morts et 700 blessés, n'était pas lié à Al-Qiada.
Cité samedi par le journal Al-Gomhuria, Habib El-Adli juge que les médias occidentaux et arabes ont tiré des conclusions hâtives après l'interpellation d'El-Nashar, présentée comme une avancée majeure de cette enquête aux ramifications internationales.

Avec Reuters

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