18.7.05

La guerre en Irak a donné un coup d'accélérateur à Al-Qaïda (rapport)

AFP 18.07.05 | 02h58

La guerre en Irak a donné "un coup d'accélérateur" à Al-Qaïda et a rendu la Grande-Bretagne particulièrement vulnérable à des attentats comme ceux du 7 juillet, estime un centre de recherches britannique réputé dans un rapport publié lundi.
"Il n'y a aucun doute que la situation en Irak a imposé des difficultés particulières au Royaume-Uni et à la coalition plus large contre le terrorisme", indique ce rapport du Royal Institute of International Affairs (RIIA), surnommé Chatham House, un centre de recherche réputé à Londres.
"Cela a donné un coup d'accélérateur à la propagande, au recrutement et à la collecte de fonds du réseau Al-Qaïda, a créé une grave division dans la coalition, a offert aux terroristes liés à Al-Qaïda à la fois une cible et un terrain d'entraînement et a détourné des ressources qui auraient pu être employées à soutenir le gouvernement (afghan d'Harmid) Karzai et à amener ben Laden devant la justice", estiment les auteurs du rapport.
Un problème a été que "le gouvernement britannique conduit une politique anti-terroriste main dans la main avec les Etats-Unis, non pas en prenant des décisions sur un pied d'égalité (avec Washington), mais plutôt comme un passager sur le siège arrière forcé de laisser le volant à son allié sur le siège du conducteur", poursuivent-ils.
"Le Royaume-Uni est dans une situation particulièrement risquée parce que c'est l'allié le plus proche des Etats-Unis, qu'il a déployé l'armée dans les campagnes d'Afghanistan et d'Irak" et a pris un rôle majeur dans la lutte contre Al-Qaïda, indiquent-ils.
Titré "Etre sur le siège du passager pour s'attaquer au terrorisme est une politique hautement risquée", le rapport a été rédigé par Paul Wilkinson, président du Centre de recherche sur le terrorisme de l'université de St Andrews (Ecosse), et Frank Gregory, de l'université de Southampton (Angleterre).
Il va à l'encontre de l'argumentation du Premier ministre Tony Blair qui s'est efforcé de convaincre que les quatre attentats de Londres, dans lesquels 55 personnes ont été tuées et plus de 700 blessées, n'ont rien à voir avec la guerre en Irak.
Les chercheurs notent également que la Grande-Bretagne a négligé jusqu'en 2001 la menace islamiste et a abrité pendant longtemps des extrémistes qui préparaient des attentats, provoquant la colère des gouvernements qui en étaient victimes.
Les services de sécurité britanniques étaient à l'époque préoccupés quasi-exclusivement par la violence liée au conflit d'Irlande du Nord et notamment la campagne d'attentats de l'IRA (Armée républicaine irlandaise), expliquent-ils.

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