17.7.05

Plus de 70 morts dans l'attentat-suicide de Moussayeb

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LEMONDE.FR | 17.07.05 | 10h18 • Mis à jour le 17.07.05 | 17h35

Plus de 71 morts dans un attentat-suicide à Moussayeb samedi soir

Au moins 71 personnes ont été tuées et 156 blessées, samedi soir 16 juillet, lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser devant un camion-citerne transportant du gaz domestique près d'une mosquée chiite à Moussayeb, à 60 km au sud de Bagdad.
Une immense boule de feu a ravagé deux immeubles d'habitation, détruit plusieurs magasins et endommagé sérieusement la mosquée. La violence de l'explosion a donné lieu à des scènes terribles, des parents jetant leurs enfants par les fenêtres pour tenter de les sauver de l'incendie.
Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier commis depuis près d'un an en Irak.
Selon un responsable de l'hôpital de Hilla, le bilan de l'attentat serait de 98 morts, a-t-on appris dimanche. Ce responsable a déclaré à Reuters, en requérant l'anonymat, qu'il avait établi ce bilan à partir d'informations recueillies auprès de plusieurs hôpitaux des environs.
Dimanche, les survivants tentaient d'identifier leurs parents morts, ce qui est une tâche extrêmement ardue car les corps sont totalement calcinés.
L'hôpital de Moussayeb est totalement sous-équipé pour soigner les grands brûlés qui geignent dans leur lit alors qu'une mosquée égrène les noms des morts, a constaté le journaliste de l'AFP.
Sur la place centrale de la ville, près d'une trentaine de voitures sont totalement calcinées ainsi qu'une quarantaine de magasins et la mosquée chiite, qui est aussi le siège d'un bureau du mouvement du chef radical chiite Moqtada Sadr, est ravagée. Sa porte d'entrée en bois est brûlée.
Selon le lieutenant de police Hassan Ali, le chauffeur d'un camion-citerne transportant du gaz a demandé, samedi soir au barrage de la police, de pouvoir tourner sur la place pour repartir en sens inverse. "Les policiers ont accepté. Mais arrivé sur place, il s'est arrêté, a ouvert la vanne de gaz de son camion et s'est fait exploser". Depuis vendredi, une vingtaine d'attentats suicide ont fait plus de 100 morts et 300 blessés.

Avec AFP et Reuters

Au moins seize personnes tuées dimanche

Seize personnes, dont quatre policiers et deux soldats, ont été tuées dimanche 17 juillet en Irak dans plusieurs attaques, dont quatre à la voiture piégée, selon le ministère de l'intérieur et l'armée.
Deux membres d'un commando de la police irakienne et un civil ont été tués dans une première attaque-suicide à la voiture piégée contre un convoi de la police au sud de Bagdad, qui a fait également treize blessés dont neuf policiers.
Une deuxième attaque qui s'est produite à l'ouest de la capitale a fait un tué, un membre d'un commando, et trois blessés parmi les civils.
Par ailleurs, cinq personnes, dont un policier, ont été tués et 7 autres ont été blessées dans une troisième attaque similaire devant un bureau de la commission électorale à Kan Sara, dans le sud-est de Bagdad.
En outre, un civil a été tué et un autre a été blessé dans l'explosion d'une voiture piégée au sud de Bagdad, sur la route de Mahmoudiyah, 30 km au sud de la capitale.
Par ailleurs, neuf autres personnes, dont deux membres des commandos de police, ont été blessées par des tirs à l'arme légère, dans deux quartiers de la capitale.
Dans le nord du pays, six personnes, dont deux soldats et deux chauffeurs routiers, ont été tués dans plusieurs incidents alors que les corps de trois autres chauffeurs de camion ont été retrouvés. Par ailleurs, deux entrepreneurs irakiens ont été enlevés.
Avec AFP

Révélations sur un projet de Washington pour les élections irakiennes

Le président George W. Bush avait approuvé, puis abandonné sous la pression du Congrès américain, un plan secret pour peser sur le résultat des élections de janvier en Irak, rapporte dimanche le New York Times.
"L'équipe présidentielle pour la sécurité nationale lui avait conseillé de signer une autorisation formelle, secrète, pour une action clandestine visant à influer sur les élections", écrit le journal, citant une dizaine de responsables gouvernementaux. "Bush l'avait déjà signée ou se préparait à le faire quand des objections sont venues du Congrès. Finalement, il a annulé sa décision", poursuit le New York Times.
"Il existait des inquiétudes face à des tentatives de l'extérieur d'influer sur le résultat des élections irakiennes, y compris de l'argent distribué en provenance d'Iran", a précisé au journal Frederick Jones, porte-parole du Conseil national de sécurité. "Ceci posait la question de savoir si le scrutin se déroulerait de façon équitable. La situation créait de réels dilemmes sur les actions éventuelles que devraient décider les Etats-unis pour y répondre", ajoute M. Jones, refusant cependant tout commentaire sur une décision positive qu'aurait prise M. Bush.
"Finalement le président a décidé, et le gouvernement a adopté une politique en conséquence, que nous ne tenterions pas - et nous n'avons pas tenté - d'influer sur le résultat des élections en soutenant clandestinement des candidatures individuelles", assure-t-il.
La Maison Blanche s'est cependant refusée à tout commentaire sur un soutien clandestin qu'auraient pu apporter les Etats-Unis non pas à des candidats mais à des partis politiques, ajoute le Times.
La liste chiite parrainée par le grand ayatollah Ali Sistani, l'Alliance unifié irakienne (AUI), avait remporté une large victoire aux élections législatives du 30 janvier.

Avec AFP

La date du procès de Saddam Hussein révélée dans les prochains jours

La date du procès de l'ancien président irakien Saddam Hussein, chassé du pouvoir en avril 2003 et arrêté en décembre de la même année, va être annoncée "dans les prochains jours" par des juges, a annoncé, dimanche 17 juillet, le juge d'instruction du Tribunal spécial irakien (TSI).
Le juge Raëd Jouhi, lors d'une conférence de presse, a affirmé que l'instruction du massacre de 143 Chiites à Doujail, en 1982 - que Saddam est accusé d'avoir ordonné après un attentat raté contre son cortège dans ce village au nord de Bagdad - était terminée et que "la date du procès sera annoncée dans les prochains jours".
L'ancien dictateur, son demi-frère Barzan Ibrahim Hassan, l'ancien vice-président Taha Yassine Ramadan, l'ancien juge Awad Badar Al-Bender et d'autres dignitaires de l'ancien régime seront jugés pour répondre de ces faits, a affirmé M. Jouhi.
D'autres crimes que Saddam Hussein est soupçonné d'avoir commis sont encore à l'instruction, a-t-il ajouté. "Heureusement, dans les prochaines semaines, nous devrions terminer l'instruction des autres dossiers" et ainsi permettre à d'autres procès de s'ouvrir, a indiqué le principal juge d'instruction du TSI.
Des sources proches du tribunal spécial ont récemment affirmé que les dates des procès devraient être décidées par un panel de cinq personnes du tribunal.

Avec AFP

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