12.7.05

Des empreintes trouvées sur du matériel de détonation à Londres

AFP 12.07.05 | 06h29

Les enquêteurs britanniques ont trouvé des empreintes digitales sur du matériel de détonation utilisé dans les attaques terroristes de Londres, qui ont tué au moins 52 personnes, a indiqué la chaîne de télévision américaine NBC lundi en citant des sources du renseignement.
Selon NBC, la police pense qu'au moins quatre personnes ont participé aux attentats. Des sources du renseignement britannique ont indiqué à leurs collègues américains que les enquêteurs ont retrouvé des empreintes digitales sur du matériel de détonation, mais qu'ils ne savaient pas si elles appartenaient aux poseurs de bombe, a indiqué NBC.
Les autorités croient que les attentats dans le métro et un bus londonien ont été réalisés par au moins quatre personnes, a ajouté la télévision. Elles pensent qu'ils se sont rencontrés à la station de métro King's Cross avant de partir chacun dans leur direction pour poser leurs bombes, a ajouté la chaine. Selon des experts, il y a "un risque élevé" que de nouvelles attaques soient perpétrées sur le sol britannique.
Par ailleurs, la vice-Première ministre du Canada, et ministre chargée de la sécurité publique, Anne McLellan, a averti lundi que le Canada doit se préparer à un attentat terroriste. Il n'y a pas de menace spécifique contre le Canada, mais ce pays est le seul de ceux qui ont déjà été nommés sur une liste de cibles potentielles de Al-Qaïda à ne pas encore avoir été attaqué, a-t-elle dit en inaugurant un congrès international sur la gestion des opérations en cas de catastrophe à Toronto.
Le Premier ministre britannique Tony Blair a affirmé lundi que le Royaume-Uni "ne serait pas vaincu par le terrorisme", alors que les Londoniens, dominant leurs appréhensions, ont repris métros et bus pour la première journée de travail normale dans la capitale depuis les attentats. M. Blair a aussi confirmé devant la chambre des Communes le nouveau bilan de 52 morts et précisé que 56 personnes étaient encore hospitalisées lundi, quatre jours après les attentats contre trois rames de métro et un bus.
En écho à ses propos, Londres a repris lundi son visage habituel, avec ses métros et bus bondés, ses embouteillages et les piétons se pressant sur les trottoirs par une belle journée d'été. Le maire de la capitale, Ken Livingstone, qui avait appelé au retour à la normale, a donné l'exemple en prenant le métro pour se rendre à son travail comme il le fait régulièrement.
"Nous allons travailler, nous continuons notre vie. Nous ne laisserons pas un petit groupe de terroristes changer la manière dont nous vivons", a déclaré M. Livingstone en montant à bord d'une rame circulant entre Willesden Green (ouest de Londres) et London Bridge, près de la mairie. "Je ne crois pas que nous cesserons de penser à ce qui s'est passé la semaine dernière", a-t-il toutefois ajouté. La mairie a annoncé qu'une veillée à la mémoire des victimes sera organisée jeudi soir à Trafalgar Square, au coeur de Londres.
Dans les transports en commun, les passagers avouaient souvent une certaine nervosité, à l'image de Chloe, jeune Londonienne de 24 ans, venue déposer un bouquet de fleurs près du lieu de l'attentat contre un bus. Quelque trois millions de personnes voyagent quotidiennement sur les 12 lignes du métro londonien. Une seule, la Circle Line, qui fait le tour du centre-ville, ne fonctionnait pas du tout lundi, trois autres connaissant des perturbations.
Trois premières victimes des attentats ont été formellement identifiées. La récupération et l'identification des corps reste l'une des priorités des autorités. Le chef de Scotland Yard Ian Blair a évoqué la poursuite dans des conditions épouvantables de la recherche de cadavres dans le tunnel entre King's Cross et Russell Square, où a eu lieu l'attentat le plus meurtrier. Les sauveteurs ne ramènent plus à la surface que des parties de corps démembrées, a-t-il expliqué, refusant de spéculer sur ce que sera le nombre définitif des victimes.
Aux Communes, Tony Blair a obtenu un soutien sans faille de l'opposition. Les conservateurs ont bien évoqué la création d'une commission d'enquête pour savoir si des erreurs avaient été commises avant les attentats, mais seulement "en temps voulu" et sur l'initiative du gouvernement. La police n'a toujours pas fait état d'indices précis dans son enquête.

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