7.7.05

Une série d'explosions meurtrières frappe Londres

Au moins 37 personnes ont péri dans les attentats terroristes qui ont touché Londres ce matin, selon un dernier bilan communiqué par Scotland Yard en fin d'après-midi. Quelque 700 personnes ont également été blessées dans ces attentats, a-t-on indiqué de même source.

(Avec AFP.)
[07 juillet 2005]

Le quartier financier de Liverpool Street (centre) a été bouclé à la suite de cette explosion.
Selon la police, 21 personnes ont trouvé la mort dans un métro de la Piccadilly Line entre les stations de King's Cross et Russell Square.
Sept autres sont mortes, également dans le métro, près de la station de Moorgate, et sept à la station de métro de Edgware Road.
Deux personnes sont mortes dans l'attentat qui a visé un bus à impériale près de Russell Square.
Un précédent bilan faisait état de 33 tués, 345 blessés, dont 45 grièvement atteints.
Il n'y a «pas d'indication d'utilisation d'agents chimiques ou biologiques dans les explosions» de jeudi, a déclaré la police britannique.
Par ailleurs, elle a estimé qu'il était «trop tôt» pour dire si un attentat-suicide était à l'origine de la destruction du bus, alors que le ministre italien de l'Intérieur Giuseppe Pisanu avait déclaré que cette action était «probablement à attribuer à un kamikaze».
Un haut responsable français a affirmé que le bilan des pertes humaines était de 45 à 50 morts et d'environ 1.000 blessés, et Giuseppe Pisanu a parlé d'«au moins 50 morts».
Ces attentats sont survenus au lendemain de l'annonce du choix de Londres pour organiser les Jeux Olympiques de 2012 et le jour même de l'ouverture en Ecosse du sommet des sept pays les plus industrialisés et de la Russie.
«Les vaillants moujahidine (combattants) ont mené la louable conquête de Londres. Et voici la Grande-Bretagne qui brûle de peur, de terreur et de frayeur du nord au sud et d'est en ouest», lit-on dans un communiqué de «L'Organisation Al-Qaïda/Jihad en Europe» diffusé sur un site internet islamiste et dont l'authenticité ne peut être établie.
Ce groupe islamiste a non seulement revendiqué en ces termes les attentats, mais a menacé de s'attaquer à d'autres pays européens, s'ils ne retiraient pas leurs troupes d'Irak et d'Afghanistan, citant notamment le Danemark et l'Italie.
Parallèlement, l'IRA (Armée républicaine irlandaise) a affirmé n'avoir «aucun rapport quel qu'il soit» avec les explosions.
«Il est raisonnablement clair qu'il y a eu une série d'attaques terroristes à Londres», a dit à Gleneagles, avant de regagner la capitale britannique, le Premier ministre Tony Blair, visiblement très ému.
Il a précisé que le sommet regroupant Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Canada, Italie, France, Japon et Russie se poursuivait et qu'il y reviendrait «plus tard dans la soirée», qualifiant ces attentats de particulièrement «barbares», au moment où le G8 cherche des solutions à la pauvreté dans le monde.
Un des adjoints de Sir Ian Blair, le chef de Scotland Yard, a indiqué que des traces d'explosifs avaient été découvertes sur deux des sites.
Le trafic sur les lignes a été totalement suspendu et des milliers de passagers ont dû être évacués.
Un témoin de l'explosion dans l'autobus a dit qu'il avait vu des corps alignés dans la rue, et d'autres déchiquetés dans le bus. «C'était terrible, le bus a été mis en pièces. Il y avait tant de corps sur le sol», a raconté Ayobami Bellon, 46 ans.
«L'arrière du bus avait disparu. Il a été complètement soufflé, un corps pendait et il y avait des corps sur la route, c'était horrible». Il a ajouté qu'il y avait des gens amputés des bras et des jambes.
Un autre témoin a déclaré à la BBC que son ami avait «vu le bus éventré comme une boîte de sardines et des corps un peu partout».
Paul Woloszyn, qui se trouvait à la station de métro de Blackhorse Road, a confié que les passagers avaient été informés qu'il y avait «une bombe à la station de Liverpool Street». «J'étais dans le métro, ils ont arrêté le train et demandé à tout le monde de sortir et d'évacuer la station».
Dans le monde entier, les messages de sympathie et les fermes condamnations de ces attentats se sont multipliés.

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