7.9.05

Moussa Arafat, ancien chef de la sécurité palestinienne, a été assassiné à Gaza

LE MONDE | 07.09.05 | 13h48  •  Mis à jour le 07.09.05 | 13h48
GAZA de notre envoyé spécial

L'ancien chef de la sécurité palestinienne, Moussa Arafat, neveu de l'ancien président Yasser Arafat, a été tué à Gaza dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 septembre. Selon des sources palestiniennes, sa maison, située dans le quartier résidentiel de Rimal, non loin de celle de Mahmoud Abbas, le chef de l'Autorité palestinienne, a été prise d'assaut par plusieurs dizaines d'hommes armés. Moussa Arafat a été capturé et assassiné. Son corps aurait ensuite été traîné dans la rue et écrasé par une Jeep. Son fils, membre des services de sécurité, a été enlevé pendant l'attaque.
Décrié comme la plupart des responsables de sécurité palestiniens pour sa corruption et ses méthodes brutales, Moussa Arafat comptait de nombreux ennemis dans la bande de Gaza. Il avait été limogé, en avril, par M. Abbas. Depuis cette date, il était l'un de ses conseillers officiels.
Cet assassinat, le premier d'un responsable de services de sécurité de ce rang, revendiqué par les comités de résistance populaire, témoigne d'une dégradation accrue des institutions de l'Autorité palestinienne à la veille du retrait total de l'armée israélienne des colonies de Gaza. Depuis des mois, l'Autorité semble totalement incapable de répondre à la multiplication des règlements de compte sanglants accompagnés ponctuellement par des enlèvements de ressortissants étrangers.
Ces incidents sont le fait de groupuscules issus du Fatah, le principal mouvement palestinien qui est également la colonne vertébrale de l'Autorité palestinienne. Ces petits groupes se confondent souvent avec des services de sécurité pléthoriques, minés par les divisions et les rivalités, sur fond d'affairisme.
Jusqu'à présent, M. Abbas et le ministre de l'intérieur, Nasser Youssef, se sont contentés de remplacer certains responsables de ces services. Ces changements n'ont eu aucune efficacité sur le terrain.
La lente dissolution des services de sécurité fait le jeu des mouvements radicaux, le Hamas et le Jihad islamique, qui se tiennent à distance de ces règlements de compte. Ces mouvements ont beau jeu de faire valoir qu'ils ne sont en rien responsables de l'insécurité et des troubles dont pâtit la population palestinienne à Gaza comme dans la plupart des villes de Cisjordanie. Le contraste est saisissant entre les demandes répétées de la communauté internationale et d'Israël pour que l'Autorité palestinienne désarme le Hamas et le Jihad islamique et le délitement des services de sécurité à qui reviendrait cette mission délicate.

Gilles Paris
Article paru dans l'édition du 08.09.05

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