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Premières exécutions de condamnés à mort depuis la chute de Saddam

AFP 01.09.05 | 13h57

Trois personnes condamnées pour implication dans des violences ont été pendues jeudi dans les premières exécutions de peines capitales depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, a annoncé un responsable irakien.
"Ce matin à 10H30 (06H30 GMT), trois condamnés à mort ont été exécutés par pendaison", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement Leith Koubba, sans préciser le lieu de l'exécution.

Selon lui, les trois suppliciés sont Bayane Ahmad al-Jaf, un chauffeur de taxi kurde de 30 ans, et deux sunnites Oudaï Daoud al-Doulaïmi, un maçon de 25 ans, et Taher Jassem Abbas, un boucher de 44 ans, condamnés fin mai à la peine capitale pour meurtres et enlèvements de policiers et viols d'Irakiennes.
"C'est le châtiment suprême contre des personnes qui se sont livrées à des meurtres et la peine a été exécutée en dépit des protestations", a ajouté M. Koubba, estimant que "cela aidera à dissuader les criminels".
Le tribunal de Kout, à 175 au sud de Bagdad, qui a prononcé ces peines avait indiqué que les trois personnes, des Irakiens, appartenaient au groupe islamiste Ansar al-Sunna, lié au réseau terroriste Al-Qaïda.
Ces condamnations à mort étaient les premières prononcées sous le gouvernement du Premier ministre chiite Ibrahim Jaafari, qui a souhaité une ferme application de cette peine, gelée en mars 2003 par Paul Bremer, l'ancien administrateur américain de l'Irak. Cette peine a été rétablie le 30 juin 2004.
Le président kurde Jalal Talabani, signataire dans le passé d'une pétition contre la peine de mort, a délégué à son adjoint chiite Adel Abdel Mehdi le soin de signer le décret autorisant ces exécutions.
A la suite du décret, le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu Kofi Annan à Bagdad, a appelé le gouvernement irakien à renoncer à l'application de la peine capitale.
"Dans le processus de transition en Irak, il est nécessaire de consolider le droit à la vie au lieu d'imposer la peine de mort qui est reconnue pour avoir un effet très faiblement dissuasif contre les crimes", avait déclaré Ashraf Qazi dans un communiqué.
M. Koubba y avait réagi en déclarant: "Avec tout le respect que je dois à (M. Qazi), je pense qu'il y a un consensus en Irak sur le fait que s'il n'y a pas de châtiment il n'y aura pas de sécurité".

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